Un incident survenu à l’aéroport international de Port Harcourt en juillet a mis en lumière la question sensible de la consommation de substances par les équipages aériens. Le vol, opéré par la compagnie nigériane Air Peace, a terminé sa course en dehors de la piste. Si les 103 passagers et membres d’équipage à bord du Boeing 737 n’ont pas été blessés, l’affaire a rapidement suscité des investigations approfondies.
Des conclusions contrastées après les tests
Les analyses du Bureau nigérian d’enquêtes sur la sécurité (NSIB) ont révélé la présence d’Ethyl Glucuronide, un marqueur indiquant une consommation récente d’alcool, chez le pilote et son copilote. Un membre de l’équipage de cabine a, de son côté, été testé positif au THC, composant psychoactif du cannabis. Pourtant, les suites données diffèrent selon les responsabilités : Air Peace a confirmé le licenciement du commandant de bord, âgé de 64 ans et fort de plus de 18 000 heures de vol, pour manquements aux règles de sécurité. À l’inverse, son copilote de 28 ans, crédité d’environ 1 200 heures de vol, a été rétabli dans ses fonctions après validation de l’Autorité nigériane de l’aviation civile (NCAA).
La compagnie souligne néanmoins ne pas avoir reçu officiellement les résultats des tests toxicologiques du NSIB, malgré les informations publiées. Elle précise que le dépistage initial, réalisé moins d’une heure après l’accident, n’avait pas encore fait l’objet de communication formelle de la part des enquêteurs.
Des précédents qui interrogent la sécurité
Cet épisode rejoint d’autres affaires qui ont marqué le secteur aérien. Aux États-Unis, un commandant de Southwest Airlines avait été interpellé en état d’ébriété juste avant un vol, et en Europe, certains pilotes d’avion-cargo ont été sanctionnés après des dépistages positifs. Ces situations, bien que peu fréquentes, rappellent que la fiabilité d’un vol dépend non seulement des compétences techniques, mais aussi de la vigilance constante des équipages.



