Le groupe français Air Liquide a annoncé le 22 août un accord majeur en Corée du Sud. L’entreprise s’apprête à acquérir DIG Airgas pour un montant estimé à 2,85 milliards d’euros. L’opération devrait être finalisée au premier semestre 2026, sous réserve d’approbation réglementaire. Ce mouvement traduit la volonté de la France de consolider son influence industrielle en Asie, où la demande en gaz industriels ne cesse de croître.
Une opération qui attire l’attention en Corée du Sud
Air Liquide, spécialiste mondial des gaz industriels et médicaux, a signé un accord engageant pour prendre le contrôle de DIG Airgas, acteur sud-coréen solidement implanté dans la production et la distribution de gaz. Le montant de l’acquisition, proche de 3,3 milliards de dollars, inclut les dettes de l’entreprise ciblée. DIG Airgas, qui a généré en 2024 un chiffre d’affaires estimé à 510 millions d’euros, emploie près de 550 personnes et dispose d’un réseau comprenant 60 usines et plus de 200 kilomètres de canalisations.
Cette transaction vise à renforcer la présence du groupe français en Asie. La Corée du Sud, grâce à son industrie des semi-conducteurs et au dynamisme du secteur des batteries, représente un marché stratégique où la consommation de gaz industriels est en expansion rapide. Plusieurs fonds internationaux s’étaient également positionnés pour acquérir DIG Airgas, confirmant l’importance de l’actif. Le calendrier prévoit une clôture au cours du premier semestre 2026, une fois obtenues les autorisations des autorités coréennes, qui surveillent de près ce secteur stratégique.
L’accord intervient dans un contexte de forte concurrence pour sécuriser des parts de marché dans des secteurs clés. L’industrie des gaz industriels, indispensable aux chaînes de production modernes, attire l’attention des régulateurs comme des investisseurs. C’est un domaine où les règles locales et internationales imposent un suivi strict en matière de sécurité, d’environnement et de concurrence, ce qui explique la durée nécessaire à la validation finale de ce type d’opérations.
Un champion français tourné vers l’Asie
Fondé en 1902, Air Liquide est l’un des plus grands groupes industriels français, coté au CAC 40 et présent dans plus de 70 pays. Avec plus de 67 000 employés et une activité couvrant à la fois les marchés industriels et médicaux, l’entreprise est au cœur des enjeux liés à l’énergie et à la transition technologique. Sa gamme de produits s’étend de l’oxygène utilisé dans la métallurgie aux gaz ultra-purs nécessaires à la fabrication de composants électroniques, en passant par l’hydrogène destiné aux solutions de mobilité.
L’acquisition de DIG Airgas illustre la volonté du groupe de consolider ses positions dans des régions à forte croissance. L’Asie, et en particulier la Corée du Sud, concentre aujourd’hui des industries stratégiques comme les semi-conducteurs et les batteries, qui consomment d’importantes quantités de gaz spécialisés. Ce développement permet à Air Liquide de diversifier ses implantations géographiques, tout en réduisant son exposition aux cycles économiques européens. Plusieurs analystes estiment que cette orientation vers l’Asie pourrait donner un nouvel élan à la croissance du groupe français.
Pour mieux comprendre la portée de cette opération, il est utile de rappeler une étape clé : en 2016, Air Liquide avait racheté l’américain Airgas pour environ 13 milliards de dollars, consolidant ainsi sa position sur le marché nord-américain. L’initiative actuelle en Corée du Sud s’inscrit dans cette continuité, avec une stratégie consistant à investir massivement dans des marchés à fort potentiel de développement.
Ce rachat, dont la finalisation est attendue en 2026, pourrait représenter une étape déterminante pour l’ancrage français en Asie. Il sera suivi de près par les autorités locales, les industriels et les partenaires régionaux, qui verront dans cette opération un indicateur des rapports de force économiques à venir.



