Le Franc CFA freine l'Afrique selon l'opposant ivoirien Jean-Louis Billon

Ces dernières années, le franc CFA est devenu l’un des sujets les plus débattus sur le continent africain. De Dakar à Abidjan, en passant par Cotonou et Bamako, des milliers de jeunes ont manifesté pour exiger l’abandon de cette monnaie qu’ils considèrent comme un symbole de dépendance économique. Pour ses détracteurs, elle empêche les pays utilisateurs de définir des politiques monétaires adaptées à leurs réalités et à leurs ambitions. Ce rejet grandissant a fait émerger de nouveaux débats sur la souveraineté et la place de l’Afrique dans l’économie mondiale. C’est dans ce climat tendu que Jean-Louis Billon, candidat déclaré à la présidentielle ivoirienne d’octobre 2025, a choisi de se positionner.

Une vision économique en rupture

Pour Jean-Louis Billon, le franc CFA a été un outil utile dans le passé, notamment durant les années 1970 où il a contribué à attirer les investisseurs et à soutenir le “miracle ivoirien” sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny. Mais selon lui, le temps a changé. La dévaluation de 1994 a marqué un tournant : elle a révélé la fragilité d’une monnaie dont les décisions majeures se prennent à l’extérieur des pays qui l’utilisent. Le candidat estime qu’aujourd’hui, continuer avec le CFA revient à “rester prisonnier d’un héritage qui ne correspond plus aux ambitions africaines”.

Billon défend une vision où la souveraineté monétaire est un levier d’émancipation économique. Pour illustrer son propos, il compare l’Afrique à un athlète contraint de courir avec des poids aux chevilles : impossible, selon lui, de rivaliser avec les autres nations tant que la monnaie reste dictée par des instances extérieures. Ce discours résonne particulièrement auprès d’une partie de la jeunesse ivoirienne, déjà sensible aux arguments des mouvements panafricanistes qui réclament depuis plusieurs années la fin du franc CFA.

Liberté et entrepreneuriat au cœur de son discours

Au-delà de la monnaie, Jean-Louis Billon associe la prospérité à la liberté économique et politique. Il soutient que les pays les plus riches sont aussi ceux qui offrent à leurs citoyens davantage de marges pour entreprendre et innover. Pour appuyer son argument, il cite l’exemple de la Chine, qui, tout en maintenant un parti unique, a ouvert des espaces de liberté économique permettant un essor rapide. Il évoque également la Côte d’Ivoire des années 1960 et 1980, période durant laquelle le parti unique ne constituait pas, selon lui, un frein à la diversité des opinions.

À travers cette approche, Billon tente de séduire des électeurs en quête de changement et d’autonomie. Sa prise de position pourrait redéfinir une partie du débat présidentiel, surtout auprès des jeunes urbains qui voient dans l’émancipation monétaire un passage obligé vers un développement durable. Mais ce choix stratégique comporte aussi des risques : il pourrait renforcer les clivages entre partisans du maintien du CFA, qui y voient un gage de stabilité financière, et ceux qui prônent son abandon pour bâtir un modèle économique plus indépendant.

En plaçant la question monétaire au cœur de sa campagne, Jean-Louis Billon cherche à incarner le candidat du renouveau. Reste à savoir si ce positionnement suffira à convaincre un électorat divisé et à transformer une revendication populaire en véritable projet politique.

1 réflexion au sujet de « Le Franc CFA freine l'Afrique selon l'opposant ivoirien Jean-Louis Billon »

  1. En Côte d’Ivoire, il y a l’homme d’affaires Jean-Louis Billonun, un vrai litchi, blanc de peau et marron de cœur.
    Au Bénin, on a notre Bounty de Talon, marron de peau et blanc à l’intérieur 🤣🤣🤣

    Répondre

Laisser un commentaire