Le ministère des Finances et du Budget du Sénégal a ouvert, pour la troisième fois depuis le début de l’année, une souscription pour un emprunt obligataire par appel public à l’épargne (APE) d’un montant de 300 milliards FCFA. L’opération, structurée avec Impaxis Securities, se déroulera du 22 septembre au 10 octobre 2025. Elle vise à mobiliser l’épargne nationale, la diaspora et les investisseurs internationaux.
Une opération structurée autour de secteurs prioritaires
L’État a fixé la valeur nominale du titre à 10 000 FCFA, afin de rendre la participation accessible à un large public. Les ressources mobilisées contribueront à plusieurs chantiers : construction et équipement d’établissements scolaires et universitaires, modernisation des hôpitaux et renforcement des centres de santé de proximité, développement de centrales solaires et éoliennes pour l’autonomie énergétique, et mécanisation agricole avec des infrastructures de stockage. Des projets liés au numérique, tels que des incubateurs et des plateformes connectées, figurent également dans les priorités. Le financement s’étendra enfin à la logistique – avec la réhabilitation des routes et l’aménagement portuaire – ainsi qu’au développement territorial à travers l’électrification rurale et l’assainissement.
Selon le ministre des Finances Cheikh Diba, l’émission inclut un dispositif inédit : un compartiment réservé à la diaspora, permettant aux Sénégalais établis à l’étranger d’investir directement et de manière sécurisée dans les projets nationaux. Cette ouverture à la diaspora reflète une volonté de renforcer la contribution de cette communauté, déjà essentielle par le biais des transferts de fonds, au développement structuré du pays. Plusieurs canaux numériques seront mis en place afin de simplifier l’accès à cette offre, comme l’indiquent des responsables du secteur financier.
Un besoin continu de diversifier les ressources
Cet emprunt obligataire constitue la troisième opération de ce type menée par le Sénégal en 2025. Les émissions obligataires sont encadrées par la réglementation de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui impose des normes de transparence et de sécurisation des transactions.
L’initiative est également perçue comme un signal envoyé aux marchés, illustrant la capacité du pays à mobiliser ses propres citoyens et ses ressortissants de l’étranger autour d’objectifs communs. L’Etat du Sénégal se trouve dans l’obligation de diversifier ses ressources face à un scandale de dette cachée ayant entraîné entre autres le gel des prêts du FMI.
La période de souscription, qui s’étend jusqu’au 10 octobre 2025, marquera un moment clé pour évaluer l’adhésion des investisseurs nationaux et internationaux à cette nouvelle démarche.



