Sénégal : Journalistes agressés à Keur Massar, le SYNPICS interpelle les autorités

Un incident survenu à Keur Massar Sud le 28 septembre a suscité la réaction du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal. Des journalistes couvrant une opération de déguerpissement affirment avoir été agressés par le maire de la commune. Le syndicat dénonce des atteintes graves à la liberté de la presse. Il appelle l’État à renforcer la protection des reporters lors de missions sensibles.

Altercation entre élus locaux et professionnels des médias

Les opérations de déguerpissement menées par le ministère de l’Intérieur et ses services se poursuivent depuis plusieurs jours dans Dakar et ses banlieues. C’est au cours de l’une de ces interventions que les tensions ont éclaté à Keur Massar Sud, mettant en cause le maire Mouhamed Bilal Diatta. Selon un communiqué du Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS), des journalistes auraient été pris à partie, certains rapportant des agressions verbales et physiques. Le syndicat a exprimé son indignation et dénoncé des « atteintes graves » au droit d’informer.

Le SYNPICS considère qu’il ne s’agit pas d’un simple incident isolé, mais du signe d’une tendance inquiétante pour la liberté d’expression. Il rappelle que la sécurité des professionnels des médias est un préalable essentiel à l’exercice du métier et au droit du public d’accéder à une information fiable. Dans son communiqué, il a appelé le ministre de l’Intérieur à prendre des mesures immédiates pour protéger les équipes de presse lors des opérations officielles. Le syndicat a également réaffirmé son soutien aux journalistes agressés et annoncé qu’il envisageait d’éventuelles poursuites judiciaires contre les auteurs identifiés.

Des opérations de déguerpissements du nouveau ministre

Les opérations de déguerpissement, récemment menées par les autorités dans la capitale, reposent sur des textes encadrant l’occupation de l’espace public. La loi sénégalaise interdit en effet les installations irrégulières sur la voie publique et confère aux collectivités locales, appuyées par le ministère de l’Intérieur, la mission de maintenir l’ordre et la sécurité. Ces mesures sont souvent justifiées par des arguments liés à la fluidité de la circulation et à la salubrité urbaine, mais elles entraînent aussi des tensions avec les populations et leurs élus. L’épisode de Keur Massar s’ajoute à une série d’altercations observées au fil des années, certaines associations de défense des droits ayant déjà critiqué le caractère parfois brutal de ces interventions.

Dans le cas présent, la polémique porte davantage sur la liberté de la presse que sur les déguerpissements eux-mêmes. Le rôle des journalistes, qui consiste à relater ces opérations pour informer les citoyens, se heurte à des tensions avec des responsables locaux. Cette situation illustre les difficultés persistantes pour concilier maintien de l’ordre public et respect des droits fondamentaux.

Les autorités doivent se prononcer dans les prochains jours sur les suites à donner à cette affaire.

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