Alimentation : deux produits très consommés liés à un risque de déclin cognitif

Les aliments ultra-transformés occupent une place importante dans les habitudes alimentaires de nombreuses personnes. Une étude publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition s’est intéressée à leur lien possible avec la santé cognitive chez les adultes plus âgés, en mettant en évidence deux catégories particulières.

Essor des aliments ultra-transformés et intérêt scientifique

Les aliments ultra-transformés regroupent des produits issus d’une fabrication industrielle intégrant divers additifs, arômes ou agents de texture. Ils se distinguent des aliments bruts ou peu transformés par leur composition plus élaborée. Aux États-Unis, ils représentent une part notable des achats alimentaires, et ce mode de consommation suscite depuis plusieurs années l’intérêt du monde scientifique. Des études ont déjà observé des associations entre une consommation importante de ces produits et différents effets sur la santé, ce qui encourage à mieux comprendre leur influence sur le fonctionnement cérébral.

Ce que montre l’étude publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition

L’étude menée par des chercheurs de Virginia Tech a examiné les données de 4 750 personnes âgées de 55 ans ou plus ayant participé à une enquête de santé sur plusieurs années, de 2014 à 2020. L’objectif était de comparer différentes catégories d’aliments ultra-transformés afin d’identifier celles qui étaient davantage associées à des difficultés cognitives.

Les résultats suggèrent que deux types de produits ressortent de cette analyse. Une portion quotidienne supplémentaire de produits carnés ultra-transformés a été associée à une augmentation du risque de déclin cognitif estimée à environ 17 %. Pour les boissons sucrées, comme les sodas ou certaines boissons aromatisées, l’augmentation estimée s’élève à environ 6 %. Ces observations ne concernent que l’échantillon étudié. D’autres produits ultra-transformés couramment consommés, tels que certains snacks ou plats prêts à l’emploi, n’ont pas montré d’association significative dans ce travail.

Méthodologie et limites des conclusions

Pour évaluer l’évolution des capacités cognitives, les participantes et participants ont réalisé plusieurs exercices, notamment des tests de mémoire à court et à plus long terme, ainsi que des tâches simples de calcul mental. Ces évaluations ont permis de suivre d’éventuelles variations au fil du temps.

Ces résultats doivent toutefois être considérés avec prudence. L’étude décrit des associations statistiques et ne permet pas de démontrer un lien de cause à effet. De nombreux éléments peuvent aussi influencer la santé cognitive, parmi lesquels l’activité physique, l’environnement social, l’accès aux soins ou l’hygiène de vie globale. Il n’est donc pas possible d’isoler l’alimentation comme facteur unique.

Quels enseignements sans alarmisme ?

Les conclusions de cette analyse ne s’accompagnent pas de recommandations strictes. Les auteurs évoquent plutôt l’idée d’un équilibre alimentaire, sans exclure complètement certains produits. Ils rappellent aussi l’intérêt de disposer de compétences culinaires pour préparer davantage de repas à partir d’ingrédients simples, ce qui pourrait permettre de réduire la place des produits ultra-transformés dans l’alimentation.

Ces travaux publiés dans l’American Journal of Clinical Nutrition offrent des éléments pour mieux comprendre les liens entre alimentation et fonctionnement cognitif, tout en laissant une place à de futures recherches pour approfondir ce sujet.

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