Pétrole en Afrique : le Nigeria ouvre ses raffineries à des partenariats privés

Le Nigeria veut donner un coup de boost à son secteur du pétrole. Un plan ambitieux vise à enclencher la relance de ses raffineries publiques. Le pays, premier producteur de pétrole brut du continent, veut cette fois miser sur l’expertise et le capital privés pour remettre en marche ses principales installations de raffinage. L’entreprise publique Nigerian National Petroleum Company (NNPC) a annoncé le lancement d’un vaste mécanisme de partenariat pour réhabiliter les raffineries de Port Harcourt, Warri et Kaduna.

Un tournant vers la collaboration internationale

Plutôt que d’investir seule dans des infrastructures qui n’ont cessé d’accumuler les pertes, la NNPC veut désormais s’allier à des entreprises reconnues dans la gestion et l’exploitation de raffineries modernes. L’objectif est de transformer ces sites vétustes en complexes performants, capables de produire localement les carburants dont le pays dépend encore largement des importations. Les autorités nigérianes envisagent de sélectionner des partenaires techniques et financiers dotés d’un solide savoir-faire industriel, avec lesquels elles pourront signer des accords de co-investissement. Cette approche vise à réduire la charge financière de l’État, tout en garantissant un transfert de compétences et de technologies.

La stratégie traduit une volonté de tirer les leçons des échecs passés : depuis les années 1990, des centaines de millions de dollars ont été injectés dans la réhabilitation des raffineries publiques sans jamais aboutir à une production stable. Résultat : malgré sa richesse pétrolière, le Nigeria importe encore la quasi-totalité de son carburant.

Un nouvel équilibre autour du géant Dangote

Ce virage coïncide avec la montée en puissance de la raffinerie de Dangote, entrée en production partielle en 2024. Elle est devenue un symbole de l’ambition industrielle nigériane. Son influence redéfinit déjà les équilibres du secteur : d’un modèle centré sur l’État, le Nigeria glisse vers une dynamique où le privé occupe une place centrale. Cette évolution semble désormais assumée par la NNPC, qui préfère s’associer à des acteurs expérimentés plutôt que de rivaliser avec eux.

Le pari est audacieux : en ouvrant ses raffineries publiques aux investisseurs privés, le pays espère non seulement relancer sa production locale, mais aussi renforcer sa position régionale dans le commerce des produits pétroliers. Si ces partenariats se concrétisent, ils pourraient transformer le Nigeria en un pôle énergétique intégré, où la production et la transformation se complètent enfin.

Laisser un commentaire