RDC : Joseph Kabila signe son retour dans l’opposition après sa condamnation à mort

L’ancien président congolais Joseph Kabila, longtemps silencieux sur la scène politique, refait surface en prenant la direction d’une nouvelle alliance baptisée « Sauvons la République démocratique du Congo » rapporte APnews. Ce regroupement, issu d’un conclave tenu à Nairobi, réunit des figures politiques et des acteurs de la société civile décidés à unir leurs forces face à ce qu’ils décrivent comme une « tyrannie » menaçant l’avenir du pays.

Parmi les signataires figurent Augustin Matata Ponyo, Franck Diongo, Seth Kikuni, André Claudel Lubaya et Bienvenu Matumo, représentant la société civile. Tous affirment partager la volonté de « ramener la gouvernance démocratique » et de « favoriser la réconciliation nationale ». Si certains leaders majeurs de l’opposition ont décliné l’invitation, Kabila a néanmoins réussi à rassembler autour de lui une coalition aux ambitions claires : créer un front commun capable de peser politiquement face au pouvoir en place.

Le poids d’une condamnation et l’écho d’un retour

Ce retour intervient alors que Joseph Kabila a été condamné à mort par contumace fin septembre par une haute cour militaire de Kinshasa. L’ancien président, jugé coupable de trahison et de crimes de guerre pour ses liens supposés avec la rébellion du M23, nie toute implication. Ses alliés dénoncent un « verdict inique », estimant que cette décision vise à l’écarter définitivement du jeu politique.

L’ironie du moment n’échappe à personne : alors que la justice le voue à la potence, Kabila se repositionne comme figure de ralliement pour une opposition fragmentée. Ses partisans voient dans ce double mouvement une tentative de résilience politique — une manière de répondre à la condamnation non par le silence, mais par l’action collective.

Dans la déclaration finale issue du conclave, les membres de la nouvelle plateforme s’engagent à mener « à l’unisson » des actions pour redonner espoir au peuple congolais et invitent toutes les forces politiques et sociales à se joindre à leur feuille de route fondée sur les douze points que Kabila avait présentés en mai dernier. Ces propositions, perçues comme un plan de redressement national, s’articulent autour de la refondation des institutions, de la sécurité et de la souveraineté du pays.

Une alliance encore fragile mais symbolique

Si le succès de cette nouvelle dynamique reste incertain, son symbole est fort : l’ancien président, autrefois accusé d’immobilisme, se replace au centre d’un échiquier en recomposition. La réunion de Nairobi, au-delà des alliances annoncées, marque une tentative de reprise d’initiative dans un pays en proie à des crises multiples. Dans une République démocratique du Congo toujours secouée par les incertitudes, le nom de Kabila réapparaît ainsi comme un rappel du passé autant qu’un pari sur l’avenir.

Laisser un commentaire