Sénégal : Le Centre d’alerte précoce de la CEDEAO bientôt opérationnel à Dakar

Le Premier ministre Ousmane Sonko a reçu, ce jeudi 30 octobre 2025, la vice-présidente de la Commission de la CEDEAO, Damtien Larbli Tchintchibidja, pour un point d’étape sur le Centre national d’alerte précoce et de réponse. Ce dispositif, destiné à renforcer la prévention des crises et la sécurité humaine, sera prochainement opérationnel au Sénégal. Les échanges ont également porté sur l’appui technique et logistique que l’organisation régionale entend fournir pour son lancement.

Un dispositif stratégique pour la paix et la sécurité

Au cours de leur rencontre à la Primature, la vice-présidente de la Commission de la CEDEAO a indiqué qu’elle conduisait une mission d’information auprès des autorités sénégalaises sur la mise en œuvre du futur centre. L’objectif de cette structure est de soutenir le gouvernement dans la coordination des réponses face aux menaces de sécurité humaine, qu’il s’agisse de conflits, de catastrophes naturelles ou de crises sanitaires.
Selon Damtien Larbli Tchintchibidja, le Centre national d’alerte précoce et de réponse doit permettre au Sénégal d’intégrer pleinement le réseau régional d’observation déjà déployé dans la majorité des pays membres. Elle a précisé que les autorités sénégalaises ont assuré la CEDEAO de leur engagement à rendre le centre fonctionnel « dans les meilleurs délais ».


La Commission, de son côté, prévoit d’apporter un soutien technique, analytique et matériel continu, ainsi qu’un programme de formation destiné aux membres du centre. Ce dispositif s’inscrit dans le cadre global de l’architecture de prévention des crises de la communauté ouest-africaine, mise en place depuis plus d’une décennie pour anticiper les risques sécuritaires. Un lien vers le futur site institutionnel du centre est envisagé pour présenter ses missions et son mode de fonctionnement.

Quatre États encore en phase de lancement

En 2025, la CEDEAO dispose de centres d’alerte opérationnels dans onze des quinze pays membres. Seuls le Sénégal, le Bénin, le Togo et le Cap-Vert ne sont pas encore dotés d’un dispositif pleinement fonctionnel. Ces États poursuivent la phase d’installation et de renforcement des capacités, appuyés par la Commission. Ce maillage vise à assurer une couverture homogène de la région afin de faciliter la circulation et l’analyse des données sécuritaires.


La mise en place de ces centres nationaux découle d’une décision adoptée en 2014 dans le cadre du Mécanisme régional d’alerte précoce et de réponse aux risques sécuritaires et humanitaires. Chaque centre est chargé de collecter, traiter et transmettre des informations critiques vers le siège de la CEDEAO à Abuja. Les pays déjà opérationnels, comme le Ghana ou la Côte d’Ivoire, ont servi de modèles pour cette extension progressive.


Au Sénégal, le futur centre sera hébergé à Dakar et placé sous la tutelle d’un comité interministériel. Il devra, à terme, collaborer avec les structures nationales de sécurité civile, de santé publique et de gouvernance locale. Un accord de coopération technique est en cours de finalisation pour encadrer cette coordination entre la CEDEAO et l’État sénégalais.

La rencontre entre Ousmane Sonko et Damtien Larbli Tchintchibidja marque une étape décisive dans le processus d’intégration du Sénégal au réseau régional d’alerte et de réponse rapide.

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