L’expansion du secteur militaire chinois s’intensifie, soutenue par un effort industriel de grande ampleur. Une enquête récente révèle que Pékin a engagé une multiplication des chantiers liés à la production de missiles, témoignant d’une stratégie de modernisation rapide. Les images satellites consultées par des experts confirment une accélération significative de ce programme depuis plusieurs années.
Modernisation accélérée des infrastructures militaires
Selon l’analyse de CNN, plus de 60 % des installations chinoises associées à la production de missiles ont été étendues depuis 2020. Sur les 99 sites recensés, 65 ont connu des travaux d’agrandissement, tout comme 22 des 37 bases de la Rocket Force. En cinq ans, la superficie totale de ces infrastructures aurait augmenté de plus de deux millions de mètres carrés. Près de Pékin, une usine liée à la production du missile balistique à moyenne portée DF-26 – surnommé « Guam killer » – a vu sa surface croître d’environ 50 %.
Cette intensification industrielle accompagne une progression rapide de l’arsenal nucléaire. Depuis 2023, la Chine ajouterait environ 100 ogives par an à son stock, un rythme supérieur à celui de toute autre puissance. Si Pékin demeure derrière les États-Unis et la Russie en volume total, la cadence de modernisation inquiète plusieurs observateurs. Ce développement traduit une volonté claire de disposer d’un outil de dissuasion renforcé et de capacités opérationnelles accrues.
Consolidation de la puissance militaire face aux rivalités régionales
Les avancées chinoises se déroulent dans un climat de rivalité militaire croissante, notamment avec les États-Unis, ce qui influence les alliances. Les États-Unis et plusieurs de leurs alliés asiatiques surveillent avec inquiétude la montée en puissance de l’armée chinoise, notamment autour de Taïwan. Les exercices conjoints entre la Chine et la Russie se sont également multipliés, renforçant les tensions stratégiques dans la région indo-pacifique.
Les nouvelles installations et extensions de sites participent à une double logique : dissuader toute intervention étrangère et consolider une zone de défense élargie autour de Taïwan. Certaines images satellites récentes laissent penser à la construction de complexes supplémentaires destinés à soutenir la production de composants balistiques.
Cette expansion confirme la détermination de Pékin à accroître son autonomie militaire et industrielle. La Chine poursuit sa montée en puissance, entre stratégie de dissuasion et affirmation de souveraineté régionale, marquant une nouvelle étape dans la transformation de son appareil de défense.


