Moscou mise sur son passé de fournisseur des mouvements indépendantistes africains pour promouvoir son industrie de défense. Le chef de la diplomatie russe a récemment exalté cet héritage historique pour affirmer la compétitivité des équipements militaires russes sur le marché mondial.
Sergueï Lavrov et le symbole du fusil Kalachnikov en Afrique
Lors d’une intervention dans l’émission Acceptation militaire, Sergueï Lavrov a dressé un parallèle entre les armes soviétiques et les luttes anticoloniales du XXe siècle. Le ministre russe des Affaires étrangères a notamment évoqué le fusil d’assaut Kalachnikov, devenu selon lui un emblème de l’émancipation des peuples colonisés. Il a rappelé que de nombreuses nations africaines avaient obtenu leur souveraineté grâce aux équipements fournis par l’Union soviétique et à l’accompagnement de conseillers militaires déployés sur le terrain.
Cette rhétorique s’appuie sur une mémoire collective encore vivace sur le continent africain. Les générations actuelles, selon le chef de la diplomatie russe, conservent le souvenir de leurs aînés ayant combattu les puissances coloniales avec du matériel soviétique. Moscou cherche ainsi à capitaliser sur cette relation historique pour renforcer ses liens avec ses partenaires traditionnels.
La Russie occupe une place significative parmi les exportateurs mondiaux d’armement, se positionnant régulièrement derrière les États-Unis. Son industrie de défense alimente de nombreux pays, particulièrement en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, où les équipements russes sont prisés pour leur robustesse et leur coût relativement accessible.
Exportations d’armes russes : Moscou revendique sa compétitivité mondiale
Face à la concurrence occidentale et aux nouvelles puissances exportatrices comme la Chine ou la Turquie, la Russie entend défendre ses positions. Lavrov a assuré que les produits militaires russes demeuraient pleinement compétitifs et que son pays ne cédait aucun terrain dans la course aux ventes d’armements. Cette affirmation intervient alors que les sanctions internationales imposées depuis 2022 ont compliqué les transactions financières et les livraisons de certains équipements.
En associant son industrie de défense aux combats pour l’indépendance, Moscou déploie un discours destiné à séduire les États du Sud global, souvent méfiants envers les anciennes métropoles coloniales européennes. Cette stratégie mémorielle constitue un levier diplomatique que le Kremlin exploite pour consolider ses partenariats militaires et commerciaux à travers le monde.




Pour la petite histoire, « l’inventeur » de l’AK47, Mr Kalachnikov n’a jamais touché un kopek de plus que son salaire d’ouvrier. Il était fonctionnaire dans une usine d’armement soviétique