Le gouvernement béninois a réagi aux récentes déclarations de l’ancien président Boni Yayi, actuel chef du parti d’opposition Les Démocrates (LD). Invité de l’émission Le Débat, coanimée par Marcel Ahossi (Srtb) et Éric Guédénon (Canal 3 Bénin), le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a fermement rejeté toute responsabilité du pouvoir dans les difficultés internes qui secouent la formation politique.
Répondant aux accusations de déstabilisation portées contre le chef de l’État et son entourage, Wilfried Léandre Houngbédji a estimé que Boni Yayi devait plutôt “assumer ses propres erreurs de gestion”. Selon lui, la crise actuelle au sein du parti d’opposition serait le résultat d’un “manque de leadership et d’intolérance interne”. « Le président Boni Yayi voit son parti empêtré dans des querelles existentielles internes. Il cherche des boucs émissaires au lieu d’assumer les responsabilités qui sont les siennes dans les déboires actuels de sa formation », a déclaré le porte-parole du gouvernement.
Revenant sur le passé politique de l’ancien président, il a rappelé le style de gouvernance de ce dernier : « Ceux qui ont connu Boni Yayi de 2006 à 2016 ne seront pas surpris. Il s’est toujours déchargé des responsabilités quand les choses tournaient mal. S’il n’était pas en brousse, c’est qu’il n’était pas au courant », a ironisé Wilfried Léandre Houngbédji.
Une contradiction pointée entre Yayi et Agbodjo
Le porte-parole a par ailleurs souligné le contraste entre la position de Boni Yayi et celle de Renaud Agbodjo, le candidat qu’il avait lui-même désigné pour porter les couleurs du parti à la présidentielle de 2026.
Selon lui, M. Agbodjo a reconnu que la disqualification de son duo trouve son origine dans les dysfonctionnements internes des Démocrates. « Des députés du parti ont eux-mêmes évoqué un déficit de démocratie interne et une mauvaise gouvernance politique », a affirmé Houngbédji, avant d’ajouter : « Quand un parti souffre de telles fragilités, la responsabilité commande de se remettre en cause plutôt que d’accuser les autres. »
“Ce n’est pas au Chef de l’État de gérer les querelles d’un parti”
Abordant la question de la non-participation des Démocrates à la présidentielle, le porte-parole du gouvernement a tenu à clarifier les responsabilités. Selon lui, il n’appartient pas au président Patrice Talon de “garantir” la participation d’un parti d’opposition à une élection.
« Le Chef de l’État n’a pas à administrer les querelles internes d’un parti pour lui permettre de participer à une élection », a-t-il insisté. « Les instances électorales ont simplement constaté que le dossier du duo LD n’était pas complet. Ce n’est pas au président Talon de résoudre ce genre de problème. » Wilfried Léandre Houngbédji a ainsi invité Boni Yayi et ses collaborateurs à se concentrer sur la réorganisation de leur parti plutôt que de nourrir des accusations infondées. Pour lui, la situation actuelle est “un test de maturité politique” pour Les Démocrates.


