Crimes rituels en Afrique : entre pratiques occultes et réseaux clandestins (BBC)

Des révélations récentes montrent l’existence de pratiques occultes en Afrique, impliquant parfois des actes violents et des trafics de parties de corps humain. Une enquête de la BBC a permis d’explorer ce phénomène et de recueillir des informations inédites sur des réseaux clandestins qui opèrent dans la région. Ces investigations ouvrent une fenêtre inquiétante sur un univers où croyances traditionnelles et criminalité se mêlent.

Sierra Leone : enquête sur un réseau de praticiens occultes

L’enquête menée par la BBC a révélé des activités en Sierra Leone autour d’un homme appelé “Kanu”, qui se décrit comme un spécialiste de juju, une pratique traditionnelle de magie. D’après ses propres confidences aux journalistes infiltrés, il se rend fréquemment dans différentes régions du pays pour satisfaire les demandes de ses clients, particulièrement intenses lors des périodes électorales. Son lieu de travail, souvent très fréquenté à ces moments, semble jouer le rôle de centre d’un réseau discret qui fournit des restes humains et d’autres objets pour des rituels censés garantir richesse, protection ou pouvoir.

Devant les caméras cachées de l’enquête, Kanu a exhibé des restes humains, tels que des crânes et des membres, et expliqué en détail les modalités des rituels qu’il pratique. L’enquête de la BBC précise qu’il a mentionné des prix spécifiques pour chaque type de sacrifice, pouvant atteindre plusieurs dizaines de millions de leones. Même si la chaîne n’a pas été en mesure de vérifier l’identité des clients influents cités par Kanu, le reportage révèle l’organisation méthodique et la dangerosité de ce réseau, révélant un aspect troublant de la criminalité rituelle en Afrique de l’Ouest.

Les crimes rituels en Afrique et implications

Ces crimes, souvent qualifiés de rituels, ne se limitent pas à la Sierra Leone. Des évènements similaires ont été signalés dans plusieurs pays africains. Au Botswana, par exemple, le meurtre de Segametsi Mogomotsi en 1994, une adolescente de 14 ans retrouvée mutilée, a été lié à des pratiques occultes. En Afrique du Sud, des affaires comme celle de John Phuko Kgabi ont révélé des homicides organisés dans le cadre de rituels. Plus récemment, au Bénin, le 20 juin 2025, dans le département du Couffo, deux jeunes hommes ont été arrêtés après avoir proposé la vente d’un cœur humain “frais” ainsi qu’une bouteille contenant du sang humain à un dignitaire religieux. L’enquête de la BBC rappelle que ces crimes reposent sur l’exploitation de croyances traditionnelles transformées en instruments de manipulation ou de profit par des réseaux clandestins. Ces pratiques continuent de générer peur et méfiance au sein des communautés locales, compliquant le travail des autorités et des journalistes.

L’enquête souligne également la dimension potentiellement politique de ces actes. Kanu affirme être sollicité par des personnalités influentes, et la période électorale semble particulièrement propice à ces interventions occultes. Même si ces affirmations n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante, la BBC souligne le rôle des enquêtes infiltrées pour exposer des pratiques difficiles à documenter autrement. Le reportage révèle ainsi un entrelacement inquiétant entre magie traditionnelle et réseaux criminels organisés.

Ce reportage rappelle que l’existence de ces réseaux pose de véritables défis pour la sécurité et la justice. Les autorités sont confrontées à la difficulté de démanteler ces réseaux tout en respectant la dimension culturelle des pratiques traditionnelles. La BBC souligne que ces investigations sont essentielles pour informer le public, sensibiliser les populations et initier des mesures de protection adaptées, tout en poursuivant le travail d’identification des auteurs et des victimes potentiels.

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