Dette des pays riches : les USA premiers débiteurs de la Chine, aux côtés de quatre autres

La Chine s’est imposée comme un acteur financier incontournable à l’échelle mondiale. Sa puissance économique, fondée sur une combinaison d’industrie avancée, d’innovation technologique et d’un commerce extérieur robuste, lui permet d’exercer une influence considérable au-delà de ses frontières. Dans cette dynamique, Pékin a utilisé ses banques publiques pour accorder des prêts colossaux à de nombreux pays, en ciblant désormais en priorité les économies les plus développées.

Les États-Unis en tête des prêts chinois vers les pays riches

Une étude détaillée menée par AidData, laboratoire de recherche de l’Université américaine William & Mary, révèle que de 2000 à 2023, les institutions financières publiques chinoises ont fourni 943 milliards de dollars à 72 pays à revenu élevé. Parmi ces bénéficiaires, les États-Unis sont largement en tête, avec un total de 202 milliards de dollars empruntés. Derrière eux viennent la Russie (172 milliards), l’Australie (130 milliards), le Venezuela (106 milliards) et le Pakistan (74 milliards).

Brad Parks, directeur du programme AidData, souligne dans le rapport que ces financements ne se limitent pas à des transferts généraux : une part importante est destinée aux infrastructures critiques, aux minéraux stratégiques et à l’acquisition de sociétés high-tech, notamment dans le domaine des semi-conducteurs. Ces choix montrent la volonté de Pékin de combiner influence économique et contrôle sur des secteurs technologiques sensibles.

Une réorientation vers les pays développés et les technologies sensibles

L’étude, fruit de trois années de travail mobilisant plus de 140 analystes, précise que l’engagement chinois à l’international dépasse largement le cadre des Nouvelles Routes de la Soie : ces projets ne représentent qu’environ 20 % des prêts accordés aux pays riches. Depuis 2015, et sous l’impulsion du plan stratégique “Made in China 2025”, Pékin a progressivement concentré ses ressources financières sur les nations développées, préférant des investissements susceptibles de renforcer sa position dans la haute technologie et les infrastructures critiques.

Au total, depuis l’an 2000, les banques publiques chinoises ont accordé 2.200 milliards de dollars de prêts et de subventions dans le monde, une somme colossale qui reflète à la fois la capacité de financement de la Chine et son ambition stratégique sur la scène internationale.

La place prépondérante des États-Unis dans cette liste de débiteurs, aux côtés de la Russie, de l’Australie, du Venezuela et du Pakistan, montre que la Chine ne se limite plus aux pays en développement ou aux projets emblématiques des Routes de la Soie. Ses investissements ciblent des économies matures et des secteurs technologiques stratégiques, ce qui renforce son rôle de créancier global majeur et souligne l’interdépendance financière croissante entre Pékin et les grandes puissances économiques.

Les 5 premiers pays riches débiteurs auprès de la Chine (AidData)

  1. États-Unis – 202 milliards de dollars
  2. Russie – 172 milliards de dollars
  3. Australie – 130 milliards de dollars
  4. Venezuela – 106 milliards de dollars
  5. Pakistan – 74 milliards de dollars

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