Une initiative d’athlètes de renom ravive le débat sur la place d’Israël dans les compétitions sportives européennes. Plus de 70 sportifs issus de diverses disciplines ont adressé une lettre au président de l’UEFA, Aleksander Čeferin, pour demander la suspension d’Israël de toutes les compétitions européennes rapporte Aljazeera.com. Parmi les signataires figurent des joueurs de Premier League, tels que Chadi Riad et Cheick Doucouré de Crystal Palace, ainsi que d’anciens noms du sport britannique comme Ali, ancien joueur de cricket, et Nigel Pearson, ex-entraîneur de Leicester City.
Une lettre qui dénonce l’inaction de l’UEFA
L’appel, porté par le collectif Athletes 4 Peace, reproche à l’instance européenne du football son absence de réaction face aux accusations portées contre Israël. Dans leur courrier, les signataires se disent « profondément troublés » par ce qu’ils perçoivent comme un manque de position morale de la part de l’UEFA. Selon eux, aucune scène sportive ne devrait accueillir un pays accusé de génocide, d’apartheid et de crimes contre l’humanité.
Le document souligne que, selon ses auteurs, seule une action concertée du monde sportif pourrait contribuer à mettre fin à « l’impunité » dont bénéficierait Israël. Ces athlètes demandent ainsi à la confédération européenne de football de se montrer cohérente avec les principes de respect et de responsabilité qu’elle promeut.
Le mouvement Athletes 4 Peace a été rejoint par plusieurs organisations pro-palestiniennes, dont Game Over Israel, déjà impliquées dans des mobilisations récentes. Ces groupes avaient notamment appelé à restreindre la présence de supporters israéliens lors d’un match de Ligue Europa entre Aston Villa et Maccabi Tel Aviv, jugé particulièrement sensible sur le plan symbolique.
Israël, sous le regard du monde sportif et politique
Depuis plusieurs mois, Israël se trouve au centre de débats internationaux liés à ses opérations militaires dans la bande de Gaza. En septembre 2025, une commission d’enquête des Nations Unies a conclu que le pays avait commis un génocide contre le peuple palestinien. Ce rapport, publié par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, a renforcé les appels à des sanctions économiques, diplomatiques et désormais sportives. L’UEFA, elle, avait suspendu toute décision à ce sujet après la présentation du plan de paix proposé par Donald Trump, fin septembre.
Cette hésitation de la confédération européenne est aujourd’hui critiquée par les signataires de la lettre, qui estiment que le football, en tant qu’espace d’influence internationale, ne peut rester indifférent. Leur démarche relance un débat ancien : celui du rôle du sport face aux violations présumées des droits humains.



