Europe : un oligarque russe au cœur d'une polémique malgré lui ?

Une décision de justice européenne vient de placer Eduard Khudaynatov, ancien dirigeant du géant pétrolier russe Rosneft, sous les projecteurs de la scène internationale. Au centre de la controverse : un yacht de luxe dont la propriété réelle soulève des questions bien au-delà d’une simple affaire maritime.

La justice européenne a récemment tranché dans une affaire opposant un homme d’affaires belgo-suisse à Eduard Khudaynatov concernant la possession du yacht « Divina Barbara ». Le plaignant soutenait exercer le contrôle du navire par l’intermédiaire d’un système élaboré de sociétés implantées dans des juridictions fiscales avantageuses. Les magistrats ont néanmoins jugé ses arguments insuffisamment étayés.

Un réseau de sociétés écrans pointé du doigt

L’examen approfondi de la structure de propriété a révélé un assemblage sophistiqué d’entités corporatives et de holdings. Selon les conclusions judiciaires, cette architecture entrepreneuriale aurait été spécifiquement élaborée dans le but de masquer l’identité du détenteur effectif du bien. Cette configuration n’est pas isolée : Eduard Khudaynatov serait selon plusieurs sources au centre d’un système international complexe visant à dissimuler les actifs de personnalités russes de premier plan.

Le parcours de Khudaynatov justifie l’attention particulière dont il fait l’objet. Son passage à la tête de Rosneft et sa connexion publique avec une flottille de cinq superyachts évalués collectivement à environ 1,5 milliard de dollars en font une figure emblématique. Parmi ces navires figure notamment le « Scheherazade », un bâtiment de 140 mètres associé au président russe Vladimir Poutine et actuellement retenu dans un port italien.

Eduard Khudaynatov et les sanctions contre les fortunes russes

Depuis février 2022, les pays occidentaux ont multiplié les mesures restrictives visant les avoirs des personnalités proches du Kremlin. L’Union européenne, les États-Unis et leurs alliés ont gelé des comptes bancaires, immobilisé des propriétés immobilières et saisi des yachts de luxe appartenant à des oligarques russes. Ces actions s’insèrent dans une stratégie d’asphyxie économique destinée à exercer une pression sur l’entourage du pouvoir russe suite au déclenchement du conflit en Ukraine.

Le « Divina Barbara« , dont il est question dans cette affaire judiciaire, représente un exemple de ces enjeux financiers. Estimé à approximativement 18 millions d’euros lors de sa mise à flot il y a une décennie, sa valeur actuelle oscillerait entre 8 et 12 millions d’euros. Cette dépréciation reflète les turbulences traversées par le marché des biens de prestige liés à des ressortissants russes.

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