France : un nouveau site sensible survolé par un drone non autorisé

Une alerte a été déclenchée ce lundi soir sur le site de la poudrerie de Eurenco, situé à Bergerac (Dordogne), après le survol d’un drone non autorisé. La préfète de la Dordogne a annoncé l’ouverture d’une enquête pour « survol volontaire par le pilote d’un aéronef d’une zone interdite » et indiqué que les recherches pour identifier le télé-pilote n’ont pas abouti. Les services de l’État ont en parallèle renforcé la surveillance du site classé sensible.

Survol non autorisé, procédure déclenchée

Les faits se sont produits en soirée : un drone a franchi les zones de protection autour de la poudrerie, spécialisée dans la fabrication de cartouches pour l’armée française, selon le communiqué de la représentante de l’État. Même si l’engin n’a apparemment causé aucun dommage matériel, l’exploitant de la poudrerie prévoit de déposer plainte. Immédiatement après l’incident, la police nationale a été mobilisée et un dispositif de renforcement de la surveillance a été mis en œuvre.

L’autorisation de survol étant obligatoire pour toute présence aérienne au-dessus de cette catégorie de site, le pilote est passible de poursuites pour infraction à la réglementation relative à l’aéronautique et à la protection des zones sensibles. La nature précise du drone — son origine, ses équipements ou son altitude de vol — n’a pas été rendue publique.

Antécédents de survols de drones : protéger ou attraper l’engin ?

Des incidents similaires se sont déjà multipliés en France et en Europe. En septembre 2025, par exemple, plusieurs drones ont survolé la base militaire de Mourmelon-le-Grand dans la Marne ; l’armée française confirmait l’incident et précisait que les appareils ne semblaient pas appartenir aux forces armées (Euronews). Par ailleurs, un rapport du Sénat alertait sur l’accroissement rapide des drones civils et la multiplication des vols non autorisés au-dessus de sites sensibles en France (Sénat.fr). Ces éléments suggèrent que la problématique n’est plus exceptionnelle mais régulière.

L’incident à Bergerac rappelle que, malgré l’existence de cadres législatifs tels que la loi de 2021 sur la sécurité globale et des dispositifs de détection, l’interception des drones reste complexe. Un expert français indiquait récemment que « l’interception est extrêmement difficile, même sur des sites fortement protégés » (TF1 Info).

La poudrerie d’Eurenco, du fait de son caractère militaire et industriel, est classée « site sensible » : c’est pourquoi le survol a déclenché une réaction immédiate de l’État et de l’exploitant. Le renforcement des mesures de sécurité va au-delà de la simple enquête. La loi autorise aujourd’hui les agents de sécurité privée, en lien avec l’État, à détecter les drones suspects (Sénat.fr).

Implications immédiates pour la sécurité du site industriel

Le survol de ce type de site pose plusieurs défis. Il peut servir à la prise de vues, au repérage ou à une activité potentiellement malveillante. Bien que rien n’indique que l’objectif était malintentionné, le caractère interdit du vol impose une vigilance accrue.

La mise en œuvre de moyens de surveillance renforcés après l’incident vise à réduire le délai de réaction en cas de récidive. Selon le communiqué, « la police nationale et la direction du site sont intervenues conjointement », ce qui marque une coopération renforcée entre acteurs publics et privés. Eurenco, en tant qu’exploitant, fait valoir son droit à porter plainte pour entrave ou survol non autorisé.

Un volet juridique pourrait aussi s’ouvrir : le pilote, s’il est retrouvé, pourrait être poursuivi pour violation de l’espace aérien réservé et mise en danger d’un site classé. Le statut de site militaire ou industriel augmente la gravité potentielle des faits.

Dans les heures et jours qui viennent, les autorités et l’exploitant examineront notamment :

  • le mode d’entrée du drone dans l’espace protégé (point de départ, altitude, trajectoire) ;
  • les éventuels enregistrements ou images récupérés ;
  • l’adaptation des moyens de détection et neutralisation du drone.

La multiplication de tels incidents pourrait amener les autorités à revoir les protocoles de surveillance des sites sensibles, même si la protection absolue demeure difficile.

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