Après des mois de négociations intenses et un ultimatum de dernière minute, le Conseil de sécurité des Nations unies a franchi lundi 17 novembre une étape déterminante pour l’avenir du Proche-Orient. Treize membres sur quinze ont approuvé la résolution américaine soutenant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, marquant ainsi une victoire diplomatique majeure pour la Maison-Blanche. Seules la Russie et la Chine se sont abstenues, tandis qu’aucun vote négatif n’a été enregistré.
Cette adoption onusienne intervient plus d’un mois après la signature, le 9 octobre 2025 à Charm el-Cheikh en Égypte, de la première phase de l’accord entre Israël et le Hamas. Mike Waltz, ambassadeur américain aux Nations unies, a qualifié cette résolution d’« historique et constructive », soulignant l’ampleur du soutien international dont bénéficie l’initiative présidentielle.
Le déclenchement du conflit remonte au 7 octobre 2023, lorsque le Hamas a mené une attaque terroriste en Israël faisant 1 200 morts et 250 enlèvements. En riposte, Benyamin Netanyahou a lancé une offensive militaire d’envergure dans la bande de Gaza. Depuis, les autorités sanitaires locales estiment à au moins 69 000 le nombre de victimes palestiniennes, dont une majorité de femmes et d’enfants.
Trump préside un comité de paix international pour superviser la reconstruction de Gaza
Le plan en vingt points présenté le 29 septembre dernier par Trump aux côtés du Premier ministre israélien prévoit un cessez-le-feu immédiat assorti de garanties de sécurité robustes. Concrètement, toutes les opérations militaires, bombardements aériens et tirs d’artillerie ont été suspendus dès l’acceptation israélienne. Les otages, vivants ou décédés, devaient être libérés dans les 72 heures suivant cet accord.
En contrepartie, Israël s’est engagé à relâcher 250 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité ainsi que 1 700 Gazaouis détenus depuis octobre 2023, incluant toutes les femmes et tous les enfants arrêtés durant cette période. Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque initiale du Hamas, 47 demeuraient retenues à Gaza avant la mise en œuvre du plan, dont 25 présumées décédées selon l’armée israélienne.
La résolution onusienne mandate jusqu’au 31 décembre 2027 un « Comité de la paix » présidé par Donald Trump lui-même, avec notamment la participation de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Cet organe de gouvernance transitoire supervisera un comité palestinien technocratique et apolitique chargé d’assurer les services publics quotidiens à Gaza. Le Hamas sera formellement exclu de toute responsabilité gouvernementale, bien que ses membres acceptant de désarmer et reconnaissant une coexistence pacifique avec Israël bénéficieront d’une amnistie.
Une Force internationale de stabilisation déployée avec le soutien arabe
La dimension sécuritaire constitue l’épine dorsale de ce dispositif. La résolution approuve le déploiement immédiat d’une Force internationale de stabilisation à Gaza, mission qui formera et soutiendra des forces de police palestiniennes préalablement approuvées. Cette composante militaire bénéficie d’une consultation étroite avec la Jordanie et l’Égypte, deux acteurs régionaux essentiels à la pérennité du cessez-le-feu.
Les infrastructures terroristes et militaires du Hamas, incluant tunnels et installations de production d’armes, doivent être détruites sans possibilité de reconstruction. L’objectif affiché transforme Gaza en « zone déradicalisée et exempte de terrorisme », selon les termes officiels du plan. Les forces israéliennes procèdent parallèlement à un retrait par étapes des positions occupées depuis le début de l’offensive.
Huit pays arabes et musulmans, dont l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie, l’Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et les Émirats arabes unis, ont publié une déclaration commune saluant les « efforts sincères » de Trump. Cette coalition régionale représente un soutien diplomatique crucial pour l’application concrète des dispositions adoptées.
Concernant l’aide humanitaire, le texte garantit des quantités minimales conformes à l’accord de janvier 2025, comprenant la réhabilitation des infrastructures hydrauliques, électriques, sanitaires, ainsi que des hôpitaux et boulangeries. La distribution sera assurée par les Nations unies et ses agences, sans ingérence des parties belligérantes. Trump entrevoit également une transformation économique de l’enclave palestinienne, évoquant un potentiel développement avec l’expertise d’urbanistes ayant contribué aux « villes modernes florissantes du Moyen-Orient ».
La France, qui a voté favorablement, s’est assurée que le texte final inclut des références à la perspective d’un État palestinien. Après les réformes de l’Autorité palestinienne et l’avancement de la reconstruction, « les conditions pourraient finalement être en place pour un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d’État », précise la résolution. Cette formulation représente un compromis face aux réticences initiales de Netanyahou, qui avait catégoriquement rejeté toute création d’un État palestinien lors de la présentation initiale du plan. Aucun habitant de Gaza ne sera contraint à l’exil, contrairement aux spéculations antérieures du président américain évoquant un déplacement massif des populations.



