Guerre au Soudan : Trump veut y mettre fin

Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi son intention de s’impliquer activement pour arrêter les violences au Soudan. Cette initiative fait suite à une demande expresse du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, actuellement en visite officielle à Washington. Une décision qui pourrait marquer un tournant dans l’un des conflits les plus meurtriers du continent africain.

Trump et Mohammed ben Salmane mobilisés pour le Soudan

Donald Trump ne cachait pas, jusqu’à récemment, sa réticence à intervenir dans cette crise. « Ce n’était pas dans mes plans d’être impliqué là-dedans. Je pensais que c’était juste quelque chose de dingue et hors de contrôle », a-t-il déclaré lors d’une conférence économique. Pourtant, les échanges avec le prince héritier saoudien ont modifié sa perception. « MBS » lui a présenté les enjeux culturels et historiques de la région, un exposé que Trump a qualifié d’incroyable. « Je vois cela différemment désormais », a-t-il affirmé, promettant de « faire quelque chose de très puissant » sur ce dossier.

Le conflit qui ravage le Soudan oppose depuis avril 2023 l’armée régulière aux Forces de soutien rapide (FSR), deux forces accusées de violations graves des droits humains. Les combats ont provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes et forcé près de 12 millions de Soudanais à fuir leurs foyers. L’Organisation des Nations unies et le Pape ont qualifié la situation de pire crise humanitaire mondiale. La prise fin octobre d’El-Facher, dernière ville tenue par l’armée dans la région du Darfour, par les FSR a encore aggravé la situation.

Médiation américano-saoudienne et réaction de Khartoum

Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a détaillé sa stratégie : « Nous travaillerons avec l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’Égypte et d’autres partenaires au Moyen-Orient pour mettre fin à ces atrocités ». Cette approche régionale s’appuie sur des acteurs influents, même si les Émirats arabes unis sont régulièrement accusés par des organisations non gouvernementales de soutenir les FSR, accusations systématiquement rejetées par Abou Dhabi.

La réaction de Khartoum n’a pas tardé. Le Conseil de souveraineté du Soudan, dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhane, a publié un communiqué saluant « les efforts continus visant à mettre fin au bain de sang » menés par Ryad et Washington. Les autorités soudanaises ont exprimé leur « volonté de s’engager sérieusement » dans un processus de paix. Cette ouverture diplomatique intervient alors que les États-Unis ont déjà tenté plusieurs médiations depuis le début du conflit, sans succès jusqu’à présent.

L’implication personnelle de Donald Trump, motivée par les sollicitations saoudiennes, pourrait insuffler une nouvelle dynamique aux négociations. Reste à déterminer si cette mobilisation internationale parviendra à convaincre les belligérants de déposer les armes dans ce pays qui demeure le troisième plus vaste territoire d’Afrique.

Laisser un commentaire