Le cinéaste néo-zélandais Lee Tamahori, auteur du film L’âme des guerriers et réalisateur du vingtième épisode de la saga James Bond, Meurs un autre jour, est décédé à l’âge de 75 ans rapporte The Guardian. Sa famille a confirmé son décès survenu à Auckland, évoquant la disparition d’un artiste qui a marqué le cinéma par son regard singulier sur la société et par sa maîtrise du film d’action.
Un réalisateur entre identité maorie et cinéma international
Reconnu dès 1994 pour L’âme des guerriers, long métrage percutant sur les fractures sociales et la violence au sein d’une famille maorie, Lee Tamahori s’est imposé comme l’une des figures les plus influentes de la communauté maorie dans le monde du divertissement. Ce premier grand succès a révélé un réalisateur capable d’unir profondeur sociale et intensité dramatique, attirant rapidement l’attention d’Hollywood.
L’année suivante, il signe son premier film américain, Les hommes de l’ombre, avec Nick Nolte et John Malkovich, confirmant son aptitude à manier des récits complexes et des univers de tension. Ce parcours entre la Nouvelle-Zélande et les États-Unis illustre la trajectoire d’un créateur qui n’a jamais rompu le lien entre ses racines culturelles et la scène internationale.
James Bond et l’entrée dans la franchise mondiale
En 2002, Lee Tamahori accède à la notoriété mondiale en réalisant Meurs un autre jour (Die Another Day), le vingtième film de la série James Bond produite par Eon Productions. Ce volet, porté par Pierce Brosnan dans le rôle de l’agent 007 et Halle Berry dans celui de Jinx, marquait les quarante ans de la franchise. Mélange de scènes d’action spectaculaires, d’effets spéciaux audacieux et de symboles typiques de la saga, le film a contribué à renouveler la mythologie du célèbre espion britannique, alors à la charnière entre l’ère classique et l’ère numérique du cinéma d’espionnage.
La saga James Bond, née en 1962 avec Dr. No et inspirée des romans de Ian Fleming, s’est imposée comme l’une des plus durables du cinéma mondial. Meurs un autre jour occupe une place particulière dans cette chronologie : il conclut la période Pierce Brosnan avant l’arrivée de Daniel Craig dans Casino Royale (2006). L’approche visuelle et narrative de Tamahori, mêlant rythme nerveux et sophistication, a donné au personnage un souffle nouveau tout en respectant les codes de la série.
Une œuvre entre force et fragilité
Au-delà des blockbusters, Lee Tamahori restera associé à une œuvre qui questionne la puissance, la marginalité et les rapports humains. Sa carrière témoigne d’un équilibre entre fidélité à ses origines et ouverture aux productions internationales. Dans un milieu souvent perçu comme homogène, il représentait une voix singulière issue du Pacifique, capable d’apporter une sensibilité maorie à des récits universels.
