L’indépendantiste Nnamdi Kanu, dirigeant du mouvement IPOB qui revendique l’indépendance du Biafra dans le Sud-Est du Nigeria, a envoyé une lettre urgente le 6 novembre au président américain Donald Trump pour l’encourager à intervenir rapidement face aux violences dont seraient victimes les communautés chrétiennes. Cette démarche intervient après que Trump a lui-même averti qu’il pourrait réduire l’aide américaine et envisager une action militaire si le gouvernement nigérian ne protégeait pas ses citoyens. Kanu insiste sur la nécessité d’agir sans délai pour limiter les pertes et protéger les populations touchées.
Violence et persécution dans l’Est du Nigeria
Dans sa correspondance, Kanu explique que les attaques ne se limitent plus au Nord du pays et s’étendent désormais aux États du Sud-Est et du Sud-Sud, frappant directement les populations igbo et les communautés judéo-chrétiennes. Il évoque plusieurs événements violents, y compris des massacres lors de rassemblements civiques et politiques, et accuse certaines milices, soutenues par des forces de l’État, d’agir sous couvert de lutte contre le terrorisme.
Selon lui, cette succession de violences montre un schéma organisé de persécution, aggravé par l’absence de sanction contre les auteurs. Fin octobre 2025, Trump avait averti que les États-Unis pouvaient intervenir militairement ou suspendre l’aide si le Nigeria ne protégeait pas ses chrétiens, un avertissement que Kanu considère comme un signal à transformer rapidement en mesures concrètes.
Le gouvernement nigérian a rejeté les menaces de Trump et a affirmé que les attaques ne ciblent pas exclusivement les chrétiens et affectent tous les citoyens, y compris musulmans et personnes sans appartenance religieuse. Selon l’État, la violence est liée au terrorisme, aux conflits locaux et aux milices armées, et non à une persécution religieuse ciblée.
Mesures demandées et rôle potentiel des États-Unis
Kanu propose la mise en place d’une commission internationale chargée d’enquêter sur les massacres avec un accès complet aux preuves et aux témoignages des survivants. Il demande également l’application de sanctions ciblées contre les responsables et plaide pour un référendum supervisé afin de permettre l’autodétermination des populations igbo, présenté comme la seule solution pacifique pour mettre un terme aux violences.
Nnamdi Kanu est le fondateur et leader du mouvement IPOB, qui revendique l’indépendance du Biafra dans le Sud-Est du Nigeria. Arrêté à plusieurs reprises pour ses activités séparatistes, il a été enlevé du Kenya en juin 2021 et ramené au Nigeria dans le cadre d’une opération transnationale vivement critiquée pour violation du droit international. Malgré une décision de la Cour d’appel d’Abuja en octobre 2022 ordonnant sa libération immédiate, il a été maintenu en détention prolongée. Kanu a dénoncé de nombreuses atteintes à ses droits et à ceux de ses partisans, mettant en avant l’impunité et la répression systématique à l’encontre des voix indépendantistes et judéo-chrétiennes dans l’Est du Nigeria.
Pour Kanu, l’intervention américaine doit être rapide et efficace pour protéger les chrétiens, garantir le respect de la justice et éviter une aggravation dramatique de la situation dans l’Est du Nigeria. Il souligne néanmoins que, selon le gouvernement nigérian, les attaques touchent tous les citoyens, ce qui rend d’autant plus urgente une action internationale visible et déterminée.



