Niger : plusieurs ONG suspendues par les autorités

Les organisations humanitaires et de développement opérant au Niger font face à une nouvelle obligation réglementaire qui pourrait bouleverser le paysage de l’aide dans le pays. Une mesure administrative annoncée mi-novembre impose désormais des critères stricts de transparence financière pour autoriser la poursuite des activités des acteurs non gouvernementaux.

Publication des comptes : condition sine qua non pour les ONG au Niger

Selon des instructions transmises aux autorités régionales nigériennes, seules les structures ayant respecté leurs obligations de transparence comptable conservent l’autorisation d’exercer. Le critère déterminant repose sur la publication au Journal officiel des rapports financiers concernant l’année en cours. Cette exigence administrative permet à environ 140 organisations de maintenir leurs opérations : une soixantaine d’entités internationales et 75 structures nationales remplissent actuellement ces conditions.

Les organisations qui n’ont pas satisfait à cette obligation se trouvent suspendues. Bien que le nombre exact demeure non communiqué officiellement, des sources proches du secteur humanitaire évoquent un volume important de structures concernées. Ces dernières disposent d’un délai de deux mois pour régulariser leur situation administrative et présenter les documents requis.

Contrôle accru des organisations de développement et aide humanitaire

Les interrogations sur le rôle et le fonctionnement des organisations non gouvernementales traversent plusieurs pays africains depuis quelques années. Certaines voix accusent ces acteurs de manquer de transparence dans la gestion de leurs ressources, d’autres pointent des préoccupations liées à la souveraineté nationale ou questionnent l’efficacité réelle de leurs interventions. Au Niger, les autorités semblent privilégier une approche par la réglementation financière pour encadrer ce secteur.

Cette décision intervient alors que le Niger traverse une période de transformations politiques et sécuritaires majeures. Le pays, confronté à des défis importants en matière de sécurité et de développement, accueille traditionnellement de nombreux acteurs humanitaires internationaux. La mise en conformité exigée pourrait modifier la configuration de l’aide apportée aux populations, notamment dans les zones les plus vulnérables du territoire nigérien.

L’issue de cette période de régularisation déterminera quelles organisations pourront accompagner les efforts de développement et d’assistance humanitaire dans les mois à venir. Pour les structures suspendues, le compte à rebours est lancé pour démontrer leur conformité aux nouvelles exigences de transparence financière imposées par le ministère de l’Intérieur.

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