Paludisme : un traitement à dose unique suscite l’espoir au Gabon

Au Gabon, une équipe de chercheurs du Centre de recherche médicale de Lambaréné (CERMEL) a réalisé une percée scientifique majeure dans la lutte contre le paludisme, maladie qui continue de provoquer des centaines de milliers de décès chaque année, principalement en Afrique subsaharienne. L’essai clinique mené dans le pays suggère qu’un traitement unique pourrait offrir une alternative efficace et plus simple aux protocoles classiques, souvent mal suivis par les patients.

Un traitement en une seule prise aux résultats prometteurs

Selon une étude présentée lors de la réunion annuelle de l’American Society of Tropical Medicine and Hygiene (ASTMH) comme le rapporte news-medical.net, plusieurs centaines de patients gabonais atteints de paludisme non compliqué ont été guéris grâce à une dose unique d’un traitement expérimental combinant quatre médicaments déjà connus : sulfadoxine, pyriméthamine, artésunate et pyronaridine. Ce mélange, désigné sous l’acronyme SPAP, a été testé dans le cadre d’un essai de phase 3.

Les résultats indiquent un taux de guérison comparable, voire légèrement supérieur, à celui obtenu avec le traitement standard de trois jours, qui nécessite généralement six prises. Le principal investigateur, Ghyslain Mombo-Ngoma, a expliqué que cette approche pourrait résoudre deux obstacles majeurs : la résistance croissante des parasites aux traitements existants et la difficulté pour de nombreux patients à terminer leurs cures.

Les chercheurs estiment que cette combinaison agit sur quatre faiblesses distinctes du parasite, rendant la survie du micro-organisme plus difficile. Cette méthode, inspirée des stratégies utilisées contre la tuberculose résistante, permettrait d’attaquer le pathogène sur plusieurs fronts simultanément.

Une lueur d’espoir dans la lutte contre une maladie persistante

Le paludisme demeure l’une des principales causes de mortalité sur le continent africain. Transmise par la piqûre d’un moustique infecté, la maladie touche des millions de personnes chaque année, provoquant fièvre, anémie et complications graves. L’Organisation mondiale de la santé estime à près de 600 000 le nombre de décès annuels liés à cette infection, dont la majorité concerne les enfants de moins de cinq ans. Cette réalité dramatique pousse de nombreux pays africains à renforcer la recherche sur les vaccins et traitements curatifs. C’est dans ce cadre que le Gabon a vu émerger cet essai aux résultats encourageants.

Si le traitement SPAP venait à être approuvé, il représenterait un progrès significatif pour la santé publique. Une dose unique faciliterait la prise en charge, réduirait les risques d’abandon du traitement et limiterait la propagation des souches résistantes. Toutefois, les chercheurs rappellent que d’autres phases d’évaluation sont encore nécessaires avant toute homologation et mise à disposition à grande échelle.

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