Le Ghana met un terme à des années de laxisme dans la gestion de ses ressources pétrolières. Le gouvernement a annoncé la résiliation prochaine de tous les contrats d’exploration considérés comme inactifs, une mesure forte censée redynamiser un secteur stratégique en perte de vitesse. Cette décision traduit une volonté claire : faire place à des opérateurs capables de respecter leurs engagements et d’exploiter efficacement les blocs pétroliers du pays.
Ghana : une réforme énergique pour relancer un secteur stratégique
Le ministre du Pétrole a indiqué que le temps des prolongations successives d’accords sans activité concrète est révolu. Selon Agence Ecofin, les sociétés détentrices de licences dormantes verront leurs contrats annulés afin de libérer ces espaces pour de nouveaux acteurs jugés plus performants. Il a par ailleurs chargé la Commission du pétrole d’élaborer un document consultatif à soumettre au Conseil des ministres, afin d’encadrer cette opération de révision des accords.
Cette mesure découle d’un constat. La production pétrolière nationale aurait chuté d’environ 25 % ces dernières années, tandis que les recettes issues de l’exploitation ont diminué de moitié. Ces résultats décevants ont érodé la crédibilité du Ghana sur le marché énergétique international et refroidi l’appétit des investisseurs étrangers. L’exécutif espère désormais restaurer la confiance en instaurant une discipline plus stricte dans l’attribution et le suivi des licences.
Le pétrole, un pilier économique fragilisé
Depuis la découverte du champ Jubilee en 2007, le pétrole est devenu l’un des moteurs essentiels de la croissance ghanéenne. Les revenus tirés de cette ressource ont permis de soutenir les finances publiques, d’alimenter le fonds souverain et de financer plusieurs projets d’infrastructures. Toutefois, les lenteurs administratives, les retards dans le développement des blocs et l’inefficience de certains opérateurs ont freiné cet élan. L’or reste une source majeure de devises, mais le gouvernement compte sur le pétrole pour diversifier davantage l’économie et réduire la dépendance aux revenus miniers.
La relance du secteur pétrolier apparaît donc cruciale pour consolider la stabilité budgétaire du pays. En assainissant les accords existants, les autorités cherchent à redonner un souffle nouveau à une industrie qui a perdu de sa vitalité et à replacer le Ghana parmi les destinations énergétiques attractives d’Afrique de l’Ouest.
Le message du gouvernement est sans ambiguïté : les blocs non exploités doivent être réattribués à des entreprises prêtes à investir et à produire. En misant sur la transparence et la rigueur, le Ghana espère créer un environnement favorable à la relance de la production et à l’arrivée de nouveaux capitaux.
Cette politique pourrait marquer un tournant pour le pays, dont la stabilité institutionnelle et les ressources énergétiques demeurent des atouts majeurs. En rompant avec l’inefficacité passée, le Ghana cherche à transformer son potentiel pétrolier en véritable moteur de croissance et à regagner la confiance d’un marché qui attend des signaux clairs d’efficacité et de fiabilité.
