Une diminution notable des abonnés sur la page officielle du président Bassirou Diomaye Faye alimente depuis quelques jours un débat sur l’adhésion numérique au pouvoir. Pour de nombreux citoyens, l’arrivée au sommet de l’État du binôme formé par Diomaye Faye et Ousmane Sonko en 2024 représentait une victoire collective. Les interrogations sur leur cohésion se multiplient désormais au fil de divergences visibles. L’enjeu porte sur la capacité du tandem à maintenir une ligne commune alors que s’approchent des échéances politiques décisives.
Une dynamique numérique troublée
Les fluctuations enregistrées sur les plateformes officielles du chef de l’État attirent l’attention d’observateurs qui y voient un possible signal d’essoufflement du soutien en ligne. Certains analystes considèrent que la multiplication de commentaires critiques, notamment sur les sorties publiques du président, a renforcé ce phénomène. Ce mouvement illustre un décalage entre les attentes initiales portées sur le duo issu du PASTEF et la perception actuelle d’une partie des internautes.
Les divergences de position entre le président et son Premier ministre apparaissent régulièrement depuis leur prise de fonction. Le tandem avait pourtant été porté par une dynamique commune lors de la campagne de 2024, lui valant une large adhésion sur les réseaux sociaux et dans les discours militants. Quelques mois plus tard, plusieurs choix gouvernementaux ont suscité des débats, certains estimant que les trajectoires du président et du Premier ministre ne sont plus totalement alignées. Les électeurs les plus attentifs évoquent déjà les locales de 2027 et la présidentielle de 2029 comme des horizons susceptibles de transformer les équilibres internes.
Prises de position contrastées au PASTEF
Au sein du parti, le débat s’est accentué ce week-end après l’intervention d’Ayib Daffé, secrétaire général du PASTEF, invité sur Sud FM. Celui-ci estime qu’Aminata Touré entretient les divisions et a déclaré qu’elle « insulte la mémoire des martyrs ». Selon lui, l’ancienne cheffe du gouvernement pousserait le président à s’éloigner de ses engagements initiaux, une affirmation qui suscite des réactions étendues au-delà des cercles militants. Ce rappel interne montre que l’équilibre entre le leadership institutionnel et les dynamiques du parti reste un chantier délicat pour la majorité.
Le président de l’Assemblée nationale apporte une nuance aux débats. Lors d’une intervention publique ce week-end, il a de son côté assuré que le duo exécutif traverserait les divergences sans rupture. Son propos vise à ramener de la sérénité au sein du parti comme au sein de l’opinion, en soulignant que des désaccords ponctuels ne sauraient suffire à remettre en cause la collaboration entre les deux têtes exécutives. Ce rappel d’unité s’inscrit dans une longue tradition politique sénégalaise où les coalitions doivent composer avec différentes sensibilités tout en préservant la stabilité institutionnelle.
Le recul observé sur les réseaux sociaux demeure un indicateur surveillé, tandis que les responsables politiques multiplient les sorties pour rassurer leurs bases respectives.



