La décision du président Bassirou Diomaye Faye de mettre fin à la mission d’Aïda Mbodj a ravivé les tensions au sein de la majorité. L’annonce a créé un décalage visible entre la présidence et le Premier ministre Ousmane Sonko, dont la prise de position antérieure allait dans un sens opposé. Le communiqué du Pastef publié quelques heures plus tard a renforcé la perception d’une divergence interne. Pendant que les militants attendent des explications, les deux principaux acteurs politiques n’ont pas réagi publiquement depuis. L’enjeu institutionnel se cristallise autour de la question de l’autorité exécutive et de la place des partis dans la gouvernance.
Une décision qui reconfigure les équilibres internes
Le remplacement d’Aïda Mbodj par Aminata Touré à la coordination de la coalition présidentielle a été perçu comme un acte de clarification institutionnelle. Malgré la déclaration antérieure du Premier ministre, qui exprimait sa volonté de maintenir Mbodj à ce poste, le chef de l’État a concrétisé sa décision par un décret, rappelant par ce geste les prérogatives constitutionnelles liées à la fonction présidentielle. La mesure a surpris une frange de la majorité, d’autant qu’elle intervient à un moment où les discussions internes sur la cohésion politique semblaient prioritaires pour plusieurs responsables, selon des sources consultées pour un futur lien d’analyse.
Le communiqué publié ensuite par le Pastef a constitué un second tournant. Le parti a affirmé que Mbodj restait la seule coordonnatrice légitime de la coalition, rejetant la nomination de Mimi Touré. Cette prise de position, inhabituelle pour une formation au pouvoir, a souligné l’existence d’interprétations divergentes sur la gestion de la coalition. Les premiers retours des militants sur les réseaux sociaux traduisent une réelle inquiétude face à cette controverse, plusieurs d’entre eux estimant que le président s’éloignerait de la ligne historique du mouvement.
En vertu de la Constitution, l’autorité de nomination relève exclusivement du chef de l’État, ce qui rend ses décisions exécutoires sans validation partisane. D’après un journal de la place, le président a confirmé en Conseil des ministres la désignation d’Aminata Touré au nom de la « Coalition Diomaye Président », information qui n’a fait l’objet d’aucun démenti officiel. Cette précision renforce la dimension institutionnelle du dossier, un élément qui pourrait être repris lors d’un prochain échange public accessible via un lien à insérer.
Un partenariat politique éprouvé et des interrogations multiples
Le tandem formé par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko repose sur un long compagnonnage politique au sein du Pastef. Pendant les années d’opposition, Sonko a souvent été la figure la plus en vue, tandis que Faye, resté en retrait médiatique, occupait des fonctions stratégiques, notamment dans la gestion administrative interne du parti. Leur accord politique a pris un tournant décisif lorsque Sonko, empêché de se présenter à l’élection présidentielle, a soutenu la candidature de Faye, ce qui a donné au Premier ministre une reconnaissance militante profonde au sein de la base partisane.
Cette double légitimité, l’une institutionnelle et l’autre militante, façonne aujourd’hui les attentes et les perceptions au sein des sympathisants. L’absence de Sonko au dernier Conseil des ministres, pour congés, a alimenté les commentaires sur le risque d’un éloignement entre les deux hommes, certains partisans évoquant une mésentente grandissante. Les cadres du parti au pouvoir, interrogés par différents médias, se sont exprimés avec prudence, peu d’entre eux souhaitant commenter publiquement un sujet aussi sensible.
Le débat se prolonge désormais dans les cercles politiques où plusieurs analystes estiment que les échanges à venir permettront de clarifier les marges d’action respectives des deux dirigeants. L’évolution de la situation sera suivie avec attention par les observateurs, en attendant une prise de parole officielle de l’un des protagonistes.


