La Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Versailles a rendu, ce 25 novembre, une décision intermédiaire dans le dossier visant le journaliste et homme d’affaires Madiambal Diagne. L’affaire porte sur une requête d’extradition transmise par les autorités sénégalaises. Les juges ont demandé des éclaircissements supplémentaires avant de statuer, repoussant l’échéance judiciaire. Cette étape marque une phase déterminante pour la suite du processus, qui dépendra désormais des réponses officielles attendues.
Un arrêt intermédiaire et de nouvelles demandes adressées à Dakar
La juridiction versaillaise a prononcé un « arrêt avant dire droit », sollicitant des autorités du Sénégal des précisions sur les faits incriminés, leur qualification pénale, les textes mobilisés ainsi que les garanties offertes au mis en cause tout au long de la procédure. Les magistrats veulent disposer d’éléments complets avant de se prononcer sur la requête d’extradition. Une prochaine audience a été fixée au 3 février 2026, étape au cours de laquelle la Cour devra analyser les réponses transmises, ce qui permettra d’orienter la suite du dossier.
L’audience initialement prévue le 28 octobre avait déjà été renvoyée, à la demande de la défense, afin d’examiner plusieurs points considérés comme déterminants. Ce report avait alimenté une série de spéculations, d’autant qu’un autre événement avait attiré l’attention du public : l’interpellation de l’épouse du journaliste, de deux de ses fils et d’un marabout, information relayée par plusieurs médias et encore au centre de nombreuses interrogations.
Un dossier complexe qui s’ajoute à une procédure déjà ancienne
Le traitement de la demande d’extradition s’ajoute à un parcours judiciaire déjà dense pour Madiambal Diagne, impliqué dans plusieurs affaires distinctes. Le 30 octobre, la Cour suprême du Sénégal a confirmé la peine de trois mois d’emprisonnement ferme pour diffamation à l’encontre du magistrat Souleymane Téliko, tout en retirant la contrainte par corps auparavant décidée par la Cour d’appel de Dakar en mars 2025. Cette affaire, suivie depuis plusieurs années, a structuré un contentieux opposant le journaliste à l’ancien président de l’Union des magistrats du Sénégal. L’arrêt rendu en fin octobre clôt ce volet précis, qui figurait déjà parmi les dossiers sensibles du paysage juridique sénégalais.
Parallèlement, les soupçons portant sur de possibles flux financiers irréguliers évalués à environ 21 milliards de francs CFA s’inscrivent dans un dossier à multiples ramifications. Les avocats contestent la portée des accusations, tandis que les autorités demandent un éclairage complet afin d’étayer les fondements de la procédure. Les juges français doivent ainsi déterminer si les conditions légales d’une extradition sont réunies, notamment en ce qui concerne les garanties de jugement équitable et la conformité des faits reprochés avec le droit français.
La prochaine étape judiciaire est attendue début février 2026, moment où la Chambre d’instruction examinera les réponses officielles du Sénégal.



