La question du pouvoir militaire du président des États-Unis revient régulièrement dans le débat politique. Les relations tendues entre Washington et Caracas ravivent cette interrogation : jusqu’où peut aller l’exécutif en matière d’action armée ? Le cadre juridique américain fixe des limites précises, même si la pratique offre une marge de manœuvre à la Maison-Blanche.
Les pouvoirs immédiats du président en matière militaire
Le président, en tant que commandant en chef, peut ordonner des opérations militaires limitées sans déclaration formelle de guerre. Ce type d’action implique généralement des frappes ciblées, des missions de protection ou des interventions ponctuelles. Le chef de l’exécutif doit toutefois informer le Congrès dans un délai de 48 heures lorsqu’une opération entraîne l’engagement de forces américaines.
Une intervention de courte durée peut donc être décidée par le président seul. Ce pouvoir existe pour permettre une réaction rapide, mais il reste encadré par la législation fédérale.
Le rôle incontournable du Congrès pour une guerre déclarée
La Constitution américaine réserve au Congrès la compétence de déclarer la guerre. Une opération prolongée contre le Venezuela ou tout autre État nécessiterait un vote favorable des parlementaires. Le War Powers Resolution de 1973 renforce ce contrôle en imposant une limite de 60 jours (plus 30 jours pour un retrait) si aucune autorisation n’est accordée.
En théorie, Donald Trump pourrait initier une action militaire brève au Venezuela. En revanche, une guerre déclarée au sens juridique exigerait impérativement l’aval du Congrès. Cette distinction structure la répartition des pouvoirs entre exécutif et législatif depuis plusieurs décennies.



