Longtemps considérés comme de simples boissons rafraîchissantes, les sodas pourraient bien révéler un coût biologique inattendu. Une étude conduite par des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF) indique que leur consommation régulière serait associée à un raccourcissement des télomères, ces extrémités de nos chromosomes qui protègent l’ADN du vieillissement prématuré. Les résultats, publiés dans Public Med Central, suggèrent que boire quotidiennement des boissons sucrées pourrait altérer la longévité cellulaire de manière significative.
Mécanismes biologiques et effets des sodas sur les cellules
Les travaux dirigés par la Dr Elissa Epel ont porté sur environ 5 000 adultes. Les chercheurs ont observé que les personnes consommant chaque jour près de 350 millilitres de soda présentaient des télomères nettement plus courts que celles qui en buvaient rarement. Cette différence correspondrait, selon l’étude, à un vieillissement cellulaire supplémentaire estimé à environ 4,6 années.
Le sucre ajouté, notamment le fructose, joue un rôle central dans ce processus. En perturbant le métabolisme cellulaire, il provoque une production excessive de radicaux libres et favorise un stress oxydatif qui endommage les membranes cellulaires et l’ADN. Cette agression permanente fragilise les cellules et accélère leur dégradation.
Les chercheurs ont également mis en avant une autre conséquence : la dysfonction mitochondriale. Les mitochondries, responsables de la production d’énergie, deviennent moins efficaces sous l’effet d’un apport régulier en sucres rapides. Cette baisse de performance énergétique limiterait la capacité de régénération des tissus. À cela s’ajoute l’inflammation chronique, amplifiée par les pics glycémiques successifs, qui aggrave la détérioration progressive de l’organisme.
Vieillir est naturel, mais le rythme peut changer
Le vieillissement cellulaire est un phénomène inévitable lié au temps. Chaque division cellulaire entraîne un raccourcissement progressif des télomères, signe biologique du passage des années. Cependant, plusieurs études récentes montrent que certains comportements peuvent accélérer ce processus. Parmi eux, la sédentarité, le tabagisme et la consommation excessive de sucre figurent désormais parmi les plus étudiés.
Boissons sucrées et santé publique : une alerte confirmée
L’effet des sodas sur la santé ne se limite pas au métabolisme ou au surpoids. Les résultats de l’équipe de l’UCSF suggèrent que leurs effets pourraient être comparables, sur le plan cellulaire, à ceux observés chez les fumeurs modérés. La combinaison du sucre et des additifs chimiques contenus dans ces boissons accentue le déséquilibre oxydatif.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une seule canette de 33 centilitres peut contenir jusqu’à 35 grammes de sucre, soit presque la totalité de l’apport journalier recommandé pour un adulte. Une consommation régulière dépasse donc rapidement les seuils tolérables pour l’organisme.
Les additifs et conservateurs utilisés dans la composition des sodas participent eux aussi à la formation de molécules instables, responsables de l’altération des tissus. Leur accumulation sur plusieurs années pourrait, selon les scientifiques, accélérer la perte de capacité régénérative et favoriser un vieillissement biologique anticipé.



Buvez Coku Collé