L’accès au réseau mobile reste inégal sur le continent africain, en particulier dans les zones rurales, frontalières ou faiblement peuplées, où le déploiement d’infrastructures terrestres demeure coûteux et complexe. Pour répondre à cette réalité, Airtel Africa a choisi de recourir à une solution technologique alternative : la connectivité mobile par satellite. L’opérateur a annoncé avoir conclu un partenariat avec SpaceX afin d’utiliser la technologie Starlink de communication directe avec les téléphones mobiles sur l’ensemble de ses marchés africains rapporte Boursorama.
Cette initiative vise à permettre aux abonnés d’accéder à des services mobiles même en l’absence totale de couverture par les réseaux classiques. L’annonce marque une étape importante dans la stratégie d’Airtel Africa, présent dans 14 pays du continent, et confirme l’intérêt croissant des opérateurs télécoms pour les solutions satellitaires.
Télécommunications en Afrique : Airtel Africa adopte la technologie Starlink Direct-to-Cell
Le partenariat conclu avec SpaceX repose sur la technologie dite « Direct-to-Cell », qui permet à un smartphone compatible de se connecter directement à un satellite, sans passer par une antenne relais terrestre. Selon Airtel Africa, le lancement opérationnel du service est prévu à partir de 2026.
Dans un premier temps, la solution devrait prendre en charge la messagerie texte ainsi que l’accès aux données pour certaines applications. L’objectif affiché est de garantir une continuité minimale des communications dans les zones où le réseau mobile traditionnel n’est pas disponible, qu’il s’agisse de régions enclavées, de zones rurales éloignées ou de territoires difficiles d’accès.
À terme, l’accord prévoit également l’intégration du premier système haut débit direct vers les téléphones développé par Starlink. Cette évolution technologique s’appuiera sur des satellites de nouvelle génération, capables d’offrir des débits nettement supérieurs aux premières versions, avec des vitesses annoncées comme pouvant être jusqu’à vingt fois plus rapides. Airtel Africa précise que cette montée en puissance dépendra des capacités techniques et de la compatibilité des terminaux utilisés par les clients.
Pour l’opérateur, cette solution satellite ne remplace pas les réseaux terrestres existants, mais vient les compléter afin de réduire les zones de non-couverture, un enjeu récurrent dans plusieurs pays africains.
Starlink en Afrique : expansion du satellite et contraintes réglementaires
Avant cet accord avec Airtel Africa, Starlink s’est progressivement imposé comme un acteur visible de l’internet par satellite en Afrique. Le service, porté par SpaceX, propose une connexion à haut débit via une constellation de satellites en orbite basse, avec pour ambition de desservir des territoires peu ou mal couverts par les infrastructures traditionnelles. Ces derniers mois, Starlink a notamment lancé ses activités à Sao Tomé-et-Principe, devenu le 26ᵉ pays africain à bénéficier de cette offre.
Cette progression n’a toutefois pas été uniforme. Sur certains marchés, l’entreprise s’est heurtée à des cadres réglementaires contraignants. En Afrique du Sud, par exemple, le service n’est pas encore pleinement opérationnel en raison d’exigences liées à la participation locale dans les entreprises du secteur des télécommunications, conditions jugées incompatibles avec la structure de SpaceX. Les autorités sud-africaines ont depuis proposé une directive visant à permettre aux fournisseurs d’accès par satellite d’opérer sans obligation de cession de propriété, même si cette orientation reste débattue au niveau parlementaire.



