La décision est tombée sans préavis et a immédiatement suscité de nombreuses réactions. D’après Le Figaro Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a accordé une grâce présidentielle totale à l’historien Mohamed Amine Belghit, mettant fin à l’exécution de sa peine de prison. Cette mesure intervient après plusieurs mois d’une affaire judiciaire sensible, marquée par des débats intenses autour de l’identité amazighe et de l’unité nationale en Algérie.
Algérie identité amazighe et parcours controversé de Mohamed Amine Belghit
Mohamed Amine Belghit est un historien algérien régulièrement invité sur des chaînes de télévision arabes, connu pour ses prises de position tranchées sur les questions identitaires et historiques. Habitué des polémiques, il s’est imposé dans l’espace médiatique par des analyses souvent provocatrices. Ses interventions ont progressivement attiré l’attention des autorités et d’une partie de l’opinion publique, notamment lorsqu’il a remis en cause la reconnaissance de l’identité amazighe, pourtant consacrée par la Constitution algérienne depuis 2016 avec l’officialisation du tamazight. Ces éléments expliquent pourquoi ses déclarations ont rapidement dépassé le cadre académique pour devenir un sujet politique et judiciaire majeur, ouvrant la voie aux développements récents.
La décision du président Tebboune actée
L’affaire Belghit a pris une tournure judiciaire après la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’une interview accordée à la chaîne Sky News Arabia. Dans cet échange, l’historien avait tenu des propos niant l’authenticité de la langue amazighe, la présentant comme une construction idéologique étrangère. Ces déclarations avaient provoqué une vague d’indignation et conduit à son incarcération début mai.
Condamné une première fois à cinq ans de prison ferme, Mohamed Amine Belghit a vu sa peine partiellement révisée en appel. La Cour d’appel d’Alger avait retenu des chefs d’accusation liés à l’atteinte à l’unité nationale et à l’incitation à la haine raciale, fixant la sanction à cinq ans de prison, dont trois ferme et deux avec sursis. C’est alors que la présidence algérienne est intervenue. Par décret, Abdelmadjid Tebboune a décidé d’accorder une grâce totale pour le reliquat de la peine, entraînant la libération de l’historien.



