Dans les pays du Maghreb, le secteur de la défense occupe une place stratégique durable. La sécurisation des frontières, la prévention des menaces asymétriques et la stabilité des espaces terrestres, maritimes et aériens figurent parmi les priorités constantes des États de la région. Pour atteindre ces objectifs, plusieurs pays ont engagé des efforts soutenus de modernisation de leurs forces armées, combinant réformes internes, acquisitions ciblées et partenariats militaires avec des puissances disposant d’une expertise reconnue. Ce choix donne un rôle central à la coopération internationale, notamment avec les États-Unis, dont les mécanismes d’assistance militaire influencent directement les capacités opérationnelles de certains alliés. C’est dans cette dynamique que s’inscrit le contenu d’un récent rapport du Pentagone.
Maroc et programme militaire américain EDA
Selon un rapport publié le 16 décembre 2025 par le Pentagone, le Maroc figure parmi les principaux bénéficiaires du programme américain de cession de matériel militaire excédentaire, connu sous le nom d’Excess Defense Articles (EDA), sur la période allant de 2020 à 2024. Ce dispositif permet aux États-Unis de transférer à des pays partenaires des équipements devenus excédentaires, afin de soutenir leurs capacités de défense.
Le document place le Maroc aux côtés de la Grèce et d’Israël, présentés comme les partenaires étrangers les plus concernés par ce mécanisme. Cette sélection n’est pas le fruit du hasard. Elle résulte d’une évaluation conduite par le Strategic Capabilities Office, une structure du Département de la Défense chargée d’examiner la pertinence stratégique de ces transferts.
Les autorités américaines expliquent que cette analyse vise à mesurer dans quelle mesure les cessions envisagées répondent aux priorités sécuritaires des États-Unis, en tenant compte des environnements régionaux et des capacités des forces bénéficiaires.
Forces armées royales et interopérabilité avec l’armée américaine
Pour le partenaire nord-africain, l’analyse américaine a porté sur la cohérence des demandes formulées dans le cadre du programme EDA avec les objectifs de coopération militaire bilatérale. Le Pentagone s’est notamment intéressé à la manière dont ces équipements peuvent faciliter la compatibilité opérationnelle entre les Forces armées royales et les forces américaines, notamment lors d’exercices conjoints ou de déploiements coordonnés.
Aucune information détaillée n’est fournie sur la nature exacte des équipements transférés. Le rapport se limite à confirmer l’existence de ces cessions, sans en préciser le volume ni les catégories, une réserve fréquente dans les documents portant sur l’assistance militaire.
La place accordée au Maroc dans ce dispositif révèle toutefois un élément central : pour Washington, le royaume fait partie des partenaires militaires jugés fiables et compatibles avec ses standards opérationnels. Dans un Maghreb où les enjeux de sécurité demeurent élevés, cette reconnaissance institutionnelle confirme le rôle particulier attribué à Rabat dans les relations sécuritaires avec les États-Unis.



