Bénin : Edouard Loko à la SRTB après l’assaut des mutins

Au lendemain de la tentative de prise de pouvoir avortée par les Forces armées béninoises, le président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), Edouard C. Loko, s’est rendu, lundi 8 décembre 2025, à la direction générale de la Société de Radiodiffusion et de Télévision du Bénin (SRTB SA). Cette descente, effectuée sous une pluie intense, intervient 24 heures après l’attaque menée par les assaillants contre les installations de l’office public.

La visite s’est déroulée dans une atmosphère encore marquée par les images de l’assaut. Face au personnel, le président de la HAAC a exprimé le soutien de l’institution. « Je suis venu vous dire toute la sollicitude de votre institution constitutionnelle », a-t-il déclaré, en saluant la capacité des équipes à maintenir le service d’information dans un contexte d’extrême tension.

Edouard Loko a insisté sur la portée de ce qui s’est joué dans les locaux de la SRTB, qu’il considère comme l’un des lieux ciblés par les mutins pour tenter de renverser l’ordre établi. « Le coup d’État a eu lieu ici. C’est sûr ici que les putschistes comptaient pour réussir », a-t-il affirmé devant les agents, rappelant le caractère stratégique du secteur de l’audiovisuel.

Tout en reconnaissant le travail des médias traditionnels dans la couverture des événements, le président de la HAAC a exprimé une préoccupation forte concernant la responsabilité des acteurs de l’information. Il a annoncé une orientation nouvelle : « Au-delà de toutes les règles de déontologie, nous allons exiger désormais du patriotisme de tous les médias ». Une exigence qu’il dit assumer pleinement, estimant que certains traitements observés dans la presse ne reflètent pas les enjeux de sécurité et de stabilité nationale. « J’ai fait ma revue de presse. Ça va, pour la plupart. Mais j’ai vu un ou deux qui n’ont même pas mentionné les faits », a-t-il relevé.

Selon lui, les événements du week-end révèlent l’importance des médias dans la préservation de l’ordre républicain. Il appelle donc l’ensemble des professionnels à une prise de conscience collective. La première responsable de la SRTB a salué cette démarche, qu’elle considère comme un signal fort adressé à tous les opérateurs du secteur.