La cour d’appel a mis un terme provisoire au dossier concernant Raymond Adékambi en déclarant ne pas être compétente pour examiner l’affaire. Par cette décision, l’arrêt rendu en première instance est annulé et le parquet spécial se retrouve invité à réorienter son action.
Le 14 avril 2025, la chambre correctionnelle de la CRIET avait prononcé une peine de trois ans d’emprisonnement contre Raymond Adékambi. L’ancien dirigeant avait également écopé d’une amende d’environ 188 millions de francs CFA. La juridiction spéciale avait alors requalifié les faits poursuivis, passant d’un « abus de confiance » à un cumul d’« abus de confiance et blanchiment de capitaux ».
Ce jugement constituait l’une des étapes majeures d’un dossier scruté pour ses implications économiques et pour la place qu’il occupe dans le traitement des affaires financières au Bénin. Saisie du recours, la juridiction d’appel a estimé qu’elle ne disposait pas des attributions nécessaires pour connaître de l’affaire. Cette position entraîne la disparition du jugement initial et renvoie le parquet spécial à d’autres voies de procédure.
Cette décision relance le débat sur la compétence des différentes juridictions dans les dossiers économiques sensibles. Elle remet également en lumière les limites des mécanismes actuels, souvent critiqués pour leur complexité.
Réactions autour du dossier
Les avocats de Raymond Adékambi présentent cette étape comme un rééquilibrage du processus judiciaire. Pour eux, la décision ouvre la voie à un traitement plus conforme aux règles de procédure. De leur côté, plusieurs analystes soulignent les difficultés récurrentes associées à la répartition des compétences entre juridictions spécialisées et juridictions de droit commun. Ils appellent à une clarification durable des mécanismes afin d’éviter les zones d’incertitude susceptibles de fragiliser le traitement des affaires économiques.



