Les grandes compétitions sportives internationales sont souvent synonymes de liesse populaire. Dans de nombreux pays, les victoires d’équipes nationales donnent lieu à des rassemblements spontanés, faits de chants, de klaxons et de drapeaux brandis dans l’espace public. Mais il arrive aussi que ces moments de célébration basculent, lorsque l’euphorie collective échappe au contrôle et provoque des débordements aux conséquences bien réelles. C’est dans cette dynamique que s’insèrent les événements survenus en France à la suite du succès de l’Algérie face au Burkina Faso à la CAN 2025.
La qualification des Fennecs pour les huitièmes de finale, obtenue le 28 décembre, a entraîné des rassemblements massifs dans plusieurs villes françaises. Si la majorité des supporters célébraient pacifiquement la victoire, certaines scènes ont rapidement pris une tournure violente, mobilisant les forces de l’ordre et perturbant gravement la circulation et la sécurité publique.
Des célébrations festives aux violences urbaines
Dans le nord du pays, plusieurs villes ont été particulièrement touchées. À Lille, des groupes de supporters ont occupé la voie publique, bloquant la circulation et utilisant des engins pyrotechniques rapporte Europe1. Des tirs de mortiers et de fumigènes ont été signalés, visant parfois les forces de l’ordre, qui ont répondu par l’usage de gaz lacrymogènes afin de disperser les attroupements.
Toujours dans cette ville, un incident a retenu l’attention des autorités. Un véhicule aurait été violemment secoué par des individus, provoquant la panique de la conductrice. En tentant de se dégager, celle-ci a roulé sur le pied d’un jeune homme, grièvement blessé et hospitalisé. Plusieurs personnes, dont la conductrice, ont été placées en garde à vue à la suite de cet épisode.
À Roubaix, la situation a également dégénéré. Des projectiles pyrotechniques ont été lancés en direction des policiers, tandis que du mobilier urbain et des équipements commerciaux, notamment des caddies et des réfrigérateurs, ont été incendiés sur la chaussée. Là encore, un véhicule pris à partie aurait été secoué, entraînant un mouvement de panique et un accident grave. Un piéton a été percuté, souffrant d’une fracture au tibia. La conductrice impliquée devrait être convoquée ultérieurement par la justice.
Sécurité publique après la victoire algérienne
Plus au sud, Marseille n’a pas été épargnée. Sur la Canebière, près d’un millier de personnes se sont rassemblées avant que le groupe ne se disperse dans le centre-ville. Des dégradations ont été constatées, notamment sur un tramway, ce qui a conduit à l’arrêt temporaire de l’ensemble du réseau de transport concerné. Les forces de l’ordre ont également été prises pour cible par des tirs de mortiers d’artifice. Deux personnes ont été interpellées et placées en garde à vue.
À Toulouse, les violences ont pris une dimension symbolique. En début de soirée, un groupe d’individus a tenté d’arracher le drapeau français accroché à une mairie de quartier. L’intervention de la police a été suivie de tirs de mortiers en direction des agents. Aucun blessé n’a toutefois été recensé parmi les forces de l’ordre, selon les informations disponibles.
Ces différents incidents ont en commun une même origine immédiate : des célébrations sportives transformées en troubles à l’ordre public. Les autorités soulignent que les violences sont restées localisées, tout en reconnaissant la gravité de certains faits, notamment les blessures infligées à des civils dans des circonstances liées à la panique et à la pression exercée sur des automobilistes.
