L’entrée en lice du Gabon à la CAN 2025 a déclenché une zone de turbulence entre l’Olympique de Marseille et la fédération gabonaise, autour de la gestion d’un joueur clé : Pierre-Emerick Aubameyang. Aligné plus tôt et plus longtemps que prévu face au Cameroun, l’attaquant se retrouve au cœur d’une polémique mêlant exigences de résultat, précautions médicales et intérêts parfois divergents entre club et sélection.
Aubameyang, pilier du Gabon et atout majeur de l’OM
Depuis plus d’une décennie, Pierre-Emerick Aubameyang incarne le football gabonais. Capitaine emblématique, meilleur buteur historique de la sélection, il reste une référence technique et mentale pour les Panthères, même à 36 ans. Son influence dépasse le simple cadre des statistiques. Sa présence structure le jeu offensif et pèse sur les défenses adverses, tout en servant de repère à une génération plus jeune.
À Marseille, son arrivée a également marqué un tournant. L’OM s’appuie sur son expérience du très haut niveau européen, son sens du but et son leadership dans le vestiaire. Lorsqu’il est en pleine possession de ses moyens physiques, Aubameyang demeure un élément central du projet sportif olympien, capable de faire basculer des rencontres et de porter l’attaque sur la durée d’une saison exigeante.
L’OM et le Gabon face à un désaccord sur la gestion physique d’Aubameyang
C’est précisément cette importance stratégique qui explique l’inquiétude marseillaise. D’après Goal, avant le tournoi, un consensus avait été trouvé entre l’OM et les responsables gabonais : préserver le joueur, touché à la cuisse, et organiser un retour progressif à la compétition. Aubameyang avait même différé son arrivée en sélection afin de poursuivre des soins spécifiques à Marseille, preuve d’une volonté commune de prudence.
La réalité du terrain a cependant pris le dessus. Mené par le Cameroun dans un groupe F relevé, le Gabon a choisi d’accélérer le tempo en lançant son capitaine dès la 33e minute. L’attaquant a finalement disputé près d’une heure de jeu, bien au-delà du scénario initialement envisagé. Du côté de l’OM, ce choix est perçu comme un pari risqué : le joueur n’aurait pas encore achevé sa phase complète de réathlétisation, indispensable pour encaisser des efforts répétés à haute intensité.
La crainte marseillaise est désormais claire. Une sollicitation prématurée pourrait exposer Aubameyang à une rechute, avec des conséquences immédiates sur la suite de la CAN et, potentiellement, sur la seconde partie de saison du club phocéen. À ce stade, aucune blessure aggravée n’a été officiellement confirmée, mais la tension est palpable entre les deux parties.
Cette situation met en lumière un équilibre fragile. Pour le Gabon, chaque match de la CAN représente une opportunité rare de briller sur la scène continentale, et se priver longtemps de son leader offensif peut sembler difficilement acceptable. Pour l’OM, préserver un joueur clé reste une priorité, tant son apport est jugé déterminant sur la durée.



