L’Union européenne pourrait-elle s’engager sur une voie plus protectionniste face à la Chine ? La question s’est invitée dans le débat après une déclaration d’Emmanuel Macron, qui estime que le déséquilibre commercial entre l’Europe et Pékin atteint un niveau difficile à accepter. Le président français évoque désormais la possibilité d’adopter des mesures similaires à celles mises en place par Donald Trump lorsqu’il dirigeait les États-Unis. Cette prise de position intervient alors que les échanges économiques entre les deux partenaires restent très inégaux, au point de pousser Paris à hausser le ton.
Les rapports entre Washington et Pékin avaient déjà redéfini la manière dont les grandes puissances pensent leur commerce extérieur. Les États-Unis, sous Donald Trump, avaient instauré des droits de douane sur des centaines de milliards de dollars de produits chinois, estimant que leur industrie était pénalisée par des pratiques commerciales inéquitables. Cette stratégie a laissé une empreinte durable, car elle a montré qu’un pays pouvait recourir à des barrières massives pour défendre ses intérêts économiques. Aujourd’hui, ce bras de fer sert de référence aux Européens qui cherchent à comprendre jusqu’où ils doivent aller.
Pression européenne sur la Chine et option des droits de douane
Durant son voyage en Chine, Emmanuel Macron a alerté ses interlocuteurs sur ce qu’il considère comme un déséquilibre qui ne peut plus durer. L’Union européenne importe une quantité importante de produits chinois, mais voit ses exportations chuter ou stagner, ce qui alimente un déficit jugé difficilement soutenable. Le chef de l’État français estime que cette situation pénalise l’appareil productif européen et prive les entreprises du continent d’un accès équitable au marché chinois.
De retour à Paris, il a expliqué qu’il avait clairement exposé ce point aux dirigeants chinois selon un rapport de The South China Morning Post. Selon lui, le maintien d’un excédent aussi massif revient à priver l’Europe des moyens nécessaires pour rester un partenaire économique solide. Il a précisé que l’Union pourrait être amenée à réagir si aucun ajustement n’était effectué dans les mois à venir. Parmi les réponses possibles, il mentionne des mesures inspirées de celles appliquées par les États-Unis, notamment des droits de douane ciblant les produits chinois. Cette option serait envisagée si les échanges restent aussi déséquilibrés en 2026.
Macron ne cache pas que cette orientation serait inhabituelle pour l’Europe, traditionnellement attachée à la liberté des échanges. Mais il affirme que l’UE doit protéger son industrie lorsque les règles du commerce lui paraissent faussées. En soulignant que la Chine limite encore certains types d’importations tout en multipliant ses exportations, il veut amener Pékin à réexaminer sa stratégie.
Conséquences stratégiques pour l’Union européenne et liens avec la politique commerciale chinoise
Le débat ouvert par le président français dépasse la seule question des tarifs douaniers. Il met en évidence les difficultés rencontrées par de nombreux secteurs industriels européens face à la montée en puissance des entreprises chinoises. L’accès au marché chinois reste limité dans plusieurs domaines, ce qui alimente l’idée que les efforts de rééquilibrage doivent venir des deux côtés.
En évoquant la possibilité d’adopter des méthodes proches de celles initiées par Donald Trump, Macron rappelle que l’Union ne peut pas rester indéfiniment spectatrice. Il précise néanmoins que la réaction européenne dépendra de l’attitude de Pékin, laissant entendre que des ajustements chinois pourraient suffire à éviter une confrontation commerciale.
Les prochains mois permettront d’observer si la Chine décide d’augmenter ses achats de biens européens ou d’assouplir certaines restrictions. Si aucune évolution n’est constatée, il est possible que les institutions européennes étudient des instruments plus offensifs afin de réduire leur dépendance aux importations asiatiques.



