La mort d’Aminata Diomandé, survenue à Daloa, relance avec force le débat sur les violences conjugales en Côte d’Ivoire. Ce qui aurait pu n’être qu’un épisode de tension au sein d’un couple a pris une tournure dramatique, jusqu’à provoquer un décès et un enterrement clandestin effectué en pleine nuit. Les informations rapportées par Linfodrome laissent apparaître une succession d’actes qui interpelle aussi bien les habitants du quartier Texas que les autorités judiciaires.
Violences conjugales en Côte d’Ivoire et témoignages du quartier Texas à Daloa
Au fil des jours ayant précédé le drame, plusieurs voisins décrivent une femme affaiblie, malade depuis près d’une semaine et peinant même à s’alimenter. Une voisine lui aurait apporté un repas, geste simple auquel Aminata aurait expliqué ne pas pouvoir donner suite faute de force. D’après les témoignages rapportés aux enquêteurs, cette scène aurait suscité une réaction particulièrement brutale de la part de son compagnon, C. Tidjane. Des habitants affirment qu’il n’en était pas à ses premiers accès de violence. Certains évoquent des disputes régulières, d’autres parlent de coups portés pour des raisons jugées insignifiantes. Ces éléments ont contribué à alimenter les soupçons lorsque la nouvelle de la mort d’Aminata a circulé dans le quartier.
L’altercation fatale n’a pas été décrite de manière uniforme par les témoins, mais plusieurs versions concordent sur un point essentiel : la jeune femme, déjà diminuée physiquement, n’aurait pas résisté à la nouvelle agression. C. Tidjane soutient pour sa part qu’il tentait simplement de la contraindre à manger pour faciliter son traitement, avant qu’une dispute ne dégénère. Il affirme n’avoir porté que quelques coups, ce qui reste difficile à concilier avec l’état de faiblesse signalé par plusieurs voisins. Il est possible que la victime ait succombé durant le trajet vers le Centre Hospitalier Régional, où l’homme se serait finalement rendu en taxi après avoir pris conscience de la gravité de la situation.
Intervention de la police ivoirienne et enquête sur l’inhumation clandestine
Le geste qui a définitivement alerté les habitants survient après le retour du concubin au quartier. Au lieu de signaler le décès aux autorités ou de solliciter les services médicaux compétents, il aurait transporté le corps jusqu’au cimetière communal de Daloa pour l’y enterrer discrètement. Cette inhumation nocturne, menée hors de tout cadre légal, a immédiatement fait naître des interrogations sur ses motivations réelles.
Le commissariat du 1er arrondissement de Daloa a été saisi quelques jours plus tard. Une enquête a été ouverte et les policiers ont procédé à l’interpellation de C. Tidjane après l’avoir localisé. Au cours de son audition, il a reconnu une altercation mais a relativisé sa responsabilité, évoquant un geste mal interprété qui aurait, selon lui, pris une ampleur incontrôlable. Les informations recueillies auprès des voisins, en revanche, laissent penser que les tensions étaient récurrentes et que la victime subissait des violences répétées, ce qui pourrait être pris en compte par la justice.


