La séquence électorale ivoirienne s’est ouverte à l’automne avec l’élection présidentielle remportée par Alassane Ouattara, reconduit à la tête de l’État à l’issue du scrutin d’octobre 2025. Cette victoire, validée par la Commission électorale indépendante, a confirmé le maintien au pouvoir du chef de l’État et de son camp politique. Quelques semaines plus tard, les élections législatives sont venues compléter ce cycle, avec pour enjeu la composition de l’Assemblée nationale et la capacité du pouvoir exécutif à disposer d’un appui parlementaire solide.
Une Assemblée nationale largement acquise au RHDP
Les résultats provisoires des législatives organisées fin décembre font apparaître une domination nette du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix. Le parti au pouvoir obtient 197 sièges sur 255, soit 77,3 % des sièges, lui assurant une majorité confortable. Cette répartition place le RHDP en position de force pour conduire l’agenda législatif des prochains mois.
Derrière cette formation, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire arrive loin derrière avec 32 sièges, représentant 12,5 % de l’Assemblée nationale. Les candidats indépendants conservent une présence non négligeable dans l’hémicycle avec 21 sièges, soit 8,2 %, tandis que d’autres partis ne décrochent que quelques élus. La physionomie du Parlement issue de ce scrutin traduit un déséquilibre marqué entre la majorité et le reste des forces politiques représentées.
Participation électorale et positionnement de l’opposition ivoirienne
Le scrutin s’est déroulé avec une mobilisation électorale jugée faible par rapport aux standards habituels. Plusieurs formations d’opposition avaient annoncé leur retrait ou appelé à ne pas participer, ce qui a réduit la compétition dans de nombreuses circonscriptions. Cette stratégie s’est traduite par une représentation parlementaire réduite pour ces partis, accentuant le poids du RHDP au sein de l’Assemblée.
Dans le district autonome d’Abidjan, le parti présidentiel a remporté la majorité des sièges, même si certaines communes ont été gagnées par l’opposition. Des contestations locales ont été signalées, sans remettre en cause, à ce stade, la répartition générale des sièges annoncée par la Commission électorale indépendante.
La nouvelle configuration parlementaire prolonge ainsi la dynamique observée lors de la présidentielle. Elle confère au pouvoir exécutif une marge de manœuvre institutionnelle importante, tout en laissant une opposition affaiblie et fragmentée face à un Parlement largement dominé par le parti au pouvoir.