Une organisation nigérienne a demandé aux autorités la création d’un tribunal spécial sur le sol du Niger pour juger les responsables de la société Orano et, plus largement, tous les acteurs français accusés de crimes depuis la période coloniale. Cette initiative intervient alors que les tensions autour de l’exploitation de l’uranium et des pratiques de certaines entreprises étrangères continuent de diviser.
Tribunal spécial et accusations contre Orano
Le Front Révolutionnaire pour la souveraineté de l’Afrique réclame que les responsables d’Orano répondent devant la justice nationale pour des actes qualifiés de « crimes contre l’humanité », notamment le stockage illégal de matières radioactives. L’organisation exhorte le Niger à ne pas céder aux pressions externes qu’elle qualifie de « juridictions coloniales et impérialistes ».
Depuis les années 1970, des sociétés françaises, dont Orano (anciennement Areva), ont exploité des mines majeures. Si ces activités ont assuré l’approvisionnement en uranium pour la France, elles ont souvent été critiquées pour leur impact environnemental et pour des accords jugés inéquitables. Ces dernières années, les tensions se sont intensifiées : en 2024, le permis d’Imouraren a été retiré à Orano, et en 2025, la nationalisation de la SOMAIR a été décidée, montrant la volonté du Niger de reprendre le contrôle de ses ressources et de remettre en cause des pratiques héritées de la période coloniale.
Appels à la mobilisation et à la souveraineté nationale face à la France
L’exemple de la répression de 1944 contre les combattants africains ayant libéré la France est cité pour montrer les blessures encore ouvertes dans la conscience collective, et pour justifier la mise en place d’un mécanisme judiciaire capable de traduire en justice les responsables d’exploitation et de pillage.
L’organisation a également appelé le peuple nigérien et les mouvements panafricains à soutenir cette démarche judiciaire et à rester vigilants face à toute forme d’intimidation étrangère. Elle insiste sur la nécessité de sécuriser les ressources du pays et de mettre fin à ce qu’elle qualifie d’ingérence extérieure dans la gestion de ses richesses naturelles. Selon le Front, la souveraineté nationale passe par le contrôle total des industries stratégiques et par une vigilance face aux intérêts étrangers, qu’ils soient économiques ou politiques.



