La Chine semble franchir une nouvelle étape dans la modernisation de ses capacités militaires avec des essais récents de drones sous-marins de très grande taille. Ces engins autonomes, encore peu documentés mais déjà largement débattus dans les milieux stratégiques, pourraient redéfinir l’équilibre des forces dans le Pacifique. Si Washington ne s’est pas encore exprimé officiellement sur ces tests, plusieurs experts américains y voient une évolution susceptible d’alimenter de nouvelles préoccupations dans la rivalité sino-américaine.
Une nouvelle génération de drones sous-marins chinois
Selon des analyses publiées par South China Morning Post, la Chine développerait des véhicules sous-marins autonomes extra-larges – parfois appelés XXLUUVs – capables d’opérer sans équipage sur de longues distances. Ces systèmes, détectés à travers des images satellitaires ou des publications industrielles, seraient actuellement en phase d’essais.
Les spécialistes évoquent des engins proches du concept américain « Orca », mais potentiellement plus massifs. Ils pourraient embarquer des charges variées – instruments de surveillance, équipements de guerre des mines, voire armements – même si aucune de ces capacités n’a été confirmée officiellement.
Une portée potentielle qui change la donne
Ce qui préoccupe les analystes occidentaux, ce n’est pas uniquement l’apparition de ces drones, mais leur éventuelle autonomie à très longue distance. Certains estiment qu’ils pourraient, en théorie, atteindre des zones stratégiques éloignées, comme la côte ouest des États-Unis ou les voies maritimes d’importance mondiale.
Pour les États-Unis, dont la supériorité sous-marine repose sur des sous-marins nucléaires discrets et technologiquement avancés, l’apparition d’engins autonomes difficilement détectables crée une incertitude stratégique nouvelle. Ces drones pourraient compliquer les capacités de surveillance, saturer les défenses ou menacer des infrastructures telles que des câbles sous-marins ou des itinéraires logistiques clés.
Une menace encore largement hypothétique
Il est important de souligner que rien ne prouve aujourd’hui que la Chine teste ces engins dans l’objectif direct de viser les États-Unis. Les capacités exactes, la portée réelle, le niveau d’autonomie et les missions envisagées restent entourés d’un voile d’incertitude.
Toutefois, des observateurs américains estiment que même dans un scénario où ces drones seraient encore limités, leur simple développement ouvre une brèche stratégique. À faible coût comparé à un sous-marin classique, ces véhicules autonomes pourraient être produits en série et élargir le champ d’action de la marine chinoise.



