La femme d'Embalo mise en examen pour blanchiment de capitaux au Portugal

La justice portugaise a annoncé la mise en examen de Dinisia Reis Embalo, épouse de l’ex-président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, pour des soupçons de blanchiment de capitaux et de contrebande. Cette affaire, révélée par la police judiciaire portugaise et rapportée par RFI relance l’attention sur les circuits financiers entourant les cercles du pouvoir en Guinée-Bissau et sur leurs ramifications à l’étranger, alors que le pays traverse une période de fortes turbulences politiques.

Guinée-Bissau entre instabilité politique et chute du pouvoir d’Umaro Sissoco Embalo

Depuis plusieurs années, la Guinée-Bissau est marquée par des crises institutionnelles répétées. Umaro Sissoco Embalo, élu président en 2020 après un scrutin contesté, a gouverné dans un climat assez particulier. Son renversement à la suite d’un coup d’État a ouvert une nouvelle phase d’incertitude. Après ces événements, l’ancien chef de l’État a quitté le pays, trouvant successivement refuge à Dakar puis à Brazzaville. Selon plusieurs sources non confirmées officiellement, il se trouverait aujourd’hui au Maroc. C’est dans cette séquence de rupture politique et d’exil que surviennent les développements judiciaires observés au Portugal.

Enquête sur l’entourage d’Embalo

L’enquête portugaise trouve son origine dans une dénonciation anonyme visant un passager d’un jet privé en provenance de Bissau. À l’arrivée de l’appareil à Lisbonne, les autorités ont procédé à l’arrestation de Tito Fernandes, présenté comme le chef du protocole de l’ancien président Embalo. Les enquêteurs ont saisi une somme de cinq millions d’euros en espèces, soupçonnée d’être liée à des activités de contrebande et de blanchiment de capitaux. Tito Fernandes, interpellé à l’aéroport militaire de Lisbonne, a depuis été remis en liberté, tandis que l’argent reste sous scellés.

Dinisia Reis Embalo se trouvait dans le même avion, dont la destination finale devait être Dubaï. Selon la police judiciaire portugaise, sa mise en examen est directement liée à cette affaire. Arrivée à Lisbonne le week-end précédant l’arrestation, l’ex-première dame est désormais poursuivie pour les mêmes soupçons que l’autre passager. L’annonce officielle de sa mise en examen a été faite mardi 16 décembre dans la soirée par les autorités portugaises.

Laisser un commentaire