Le mardi 2 décembre, le Niger a déclaré qu’il comptait engager des actions judiciaires contre le groupe français Orano, précédemment connu sous le nom d’Areva. Cette initiative fait suite à la mise au jour de déchets radioactifs dans le nord du pays, qui représentent un risque pour la santé des habitants et reflètent les frictions persistantes entre Niamey et l’entreprise française.
Découverte de déchets radioactifs et responsabilités d’Orano
À Madaouela, dans la région d’Arlit, environ 400 tonneaux renfermant des carottes radioactives ont été découverts. D’après le ministre nigérien de la Justice, Alio Daouda, ces substances dangereuses auraient dû être correctement enlevées et traitées conformément aux décisions judiciaires déjà rendues. Le gouvernement accuse Orano de négligence grave et de manquements, considérant ces actes comme des délits, et précise que l’État compte engager des poursuites pour obtenir réparation.
Cette annonce s’insère dans une situation de relations tendues entre le Niger et Orano. Depuis la mi‑2024, les relations entre Niger et Orano se sont profondément détériorées. En juin 2024, les autorités nigériennes ont retiré à Orano le permis d’exploitation du gisement d’Imouraren, l’un des plus vastes gisements d’uranium du pays. Peu de temps après, la société minière SOMAIR — dont Orano détenait environ 63 % du capital — a perdu son contrôle opérationnel après que le Niger ait nationalisé la mine. Orano a dénoncé cette expropriation comme une rupture des accords existants et a engagé des procédures d’arbitrage international pour contester les décisions de Niamey.
Vers des poursuites judiciaires et un contrôle renforcé des ressources
La plainte annoncée par le Niger vise à établir la responsabilité d’Orano dans la gestion de ces déchets et à obtenir des compensations pour les risques sanitaires encourus. Le gouvernement souhaite également renforcer son contrôle sur l’exploitation et le traitement de l’uranium sur le territoire national, en s’assurant que les pratiques industrielles respectent les normes et décisions judiciaires.
La procédure judiciaire à venir sera suivie de près, car elle pourrait amplifier les tensions entre le Niger et Orano ainsi que la gestion des ressources stratégiques du pays.



