ONU : les USA baissent drastiquement leur financement en 2026

Pendant des décennies, les États-Unis ont occupé une place centrale dans le financement de l’action humanitaire internationale. À travers l’ONU et ses agences, Washington a longtemps été le premier contributeur aux appels d’urgence, jouant un rôle décisif dans la réponse aux conflits armés, aux catastrophes naturelles et aux crises sanitaires majeures. Cette position dominante a façonné l’équilibre financier du système humanitaire mondial. Or, les annonces faites pour 2026 marquent une rupture nette avec cette trajectoire et ouvrent une période d’incertitude pour des millions de personnes dépendantes de l’aide internationale.

Financement humanitaire de l’ONU fragilisé par la baisse des contributions américaines

Comme l’indique Liberation, pour l’année 2026, les USA ont promis une enveloppe de 2 milliards de dollars destinée à l’aide humanitaire des Nations unies. Ce montant représente une chute spectaculaire par rapport aux années précédentes. En 2025 déjà, la contribution américaine avait fortement reculé, atteignant 2,7 milliards de dollars contre 11 milliards en 2024, tout en restant la plus élevée parmi les pays donateurs.

Cette nouvelle réduction intervient alors que les besoins humanitaires demeurent considérables. Selon les estimations onusiennes, près de 240 millions de personnes affectées par les conflits, les crises sanitaires, les catastrophes naturelles ou les effets du changement climatique nécessitent une assistance urgente. Pour 2026, l’ONU évaluait initialement ses besoins à 33 milliards de dollars afin de soutenir 135 millions de personnes dans des zones particulièrement touchées comme Gaza, le Soudan, Haïti, la Birmanie, la République démocratique du Congo ou l’Ukraine.

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Face à l’érosion des financements, les Nations unies ont revu leurs ambitions à la baisse. Le chef des opérations humanitaires, Tom Fletcher, a présenté un plan recentré sollicitant 23 milliards de dollars, avec pour objectif d’aider au moins 87 millions de personnes considérées comme les plus exposées. Cette approche assume des arbitrages difficiles, fondés sur la priorité donnée à certaines urgences au détriment d’autres.

La décision américaine s’ajoute à une dynamique déjà préoccupante. En 2025, l’appel humanitaire des Nations unies, qui dépassait 45 milliards de dollars, n’a été financé qu’à hauteur d’un peu plus de 12 milliards, un niveau inédit depuis dix ans. Ces ressources limitées n’ont permis de venir en aide qu’à 98 millions de personnes, soit 25 millions de moins que l’année précédente.

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