Pétrole en Afrique : une raffinerie nationale redémarre après six ans d'arrêt

L’exploitation du pétrole demeure une source majeure de revenus pour de nombreux États à travers le monde. En Afrique, plusieurs pays disposent de ressources prouvées et participent activement à la production d’hydrocarbures, que ce soit à terre ou en mer. Pourtant, la transformation locale de cette ressource reste souvent limitée, obligeant certains producteurs à importer des produits raffinés pour satisfaire leur propre consommation. Cette situation crée un paradoxe économique récurrent. C’est dans ce cadre que le récent redémarrage d’une raffinerie nationale au Ghana attire l’attention.

Après plus de six années d’arrêt, la raffinerie publique de Tema a repris le traitement du pétrole brut selon plusieurs sources dont Asaase Radio. Selon les informations communiquées par les autorités ghanéennes, l’unité de distillation est de nouveau opérationnelle, marquant une étape attendue dans la stratégie du pays visant à réduire sa dépendance aux importations de carburants.

Reprise des opérations

La Tema Oil Refinery constitue la seule installation de raffinage du pays. Son arrêt prolongé avait rendu le Ghana presque entièrement dépendant des importations de carburants, malgré son statut de pays producteur de pétrole. Le redémarrage observé ces derniers jours fait suite à des travaux de réhabilitation et de maintenance appuyés par l’État, après des années marquées par des difficultés techniques et financières.

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Si l’usine fonctionne à son potentiel nominal, sa capacité de 45 000 barils par jour pourrait permettre de couvrir jusqu’à 60 % de la demande intérieure en carburant. Les autorités estiment que cette relance pourrait contribuer à réduire significativement la facture d’importation, évaluée à plus de 10 milliards de dollars par an, et générer des économies mensuelles importantes sur les achats de produits pétroliers raffinés.

Toutefois, aucune confirmation officielle n’a été donnée sur les volumes effectivement traités depuis la reprise. Les informations disponibles laissent entendre que les opérations pourraient être progressives, certaines unités de traitement n’ayant pas encore atteint un fonctionnement optimal.

Enjeux économiques et industriels

La longue mise à l’arrêt de la raffinerie de Tema s’explique par une accumulation de facteurs. Des infrastructures vieillissantes, un incendie survenu en 2017, ainsi qu’un endettement croissant avaient fragilisé l’entreprise. Dès 2019, la raffinerie faisait face à des dettes dépassant 300 millions de dollars, conséquence de pertes d’exploitation et de difficultés à commercialiser les produits raffinés pour honorer ses engagements financiers.

Cette situation avait des répercussions directes sur l’économie nationale. Les importations massives de carburants pesaient sur les réserves de change et influençaient les prix à la consommation. La remise en service de l’outil industriel vise donc à limiter ces pressions, tout en sécurisant l’approvisionnement du marché intérieur face aux fluctuations du marché international.

À ce stade, les autorités restent prudentes sur les performances réelles de la raffinerie. Le redémarrage marque un signal fort, mais les niveaux de production et la stabilité des opérations devront être confirmés dans la durée.

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