Police communautaire au Bénin : Journalistes et acteurs culturels formés sur le concept

La police républicaine du Bénin, en partenariat avec l’Agence belge de coopération internationale (Enabel), à travers son Projet d’Appui à l’Opérationnalisation de la Police républicaine (PAOP II), a tenu du 26 au 27 novembre 2025 à Dassa-Zoumé un atelier de sensibilisation destiné aux professionnels des médias et aux acteurs culturels. Cette formation de deux jours a porté sur le concept de la police communautaire, la prévention de l’extrémisme violent et les mécanismes de lutte contre la désinformation.

L’initiative a réuni plusieurs dizaines de participants issus de divers organes de presse, associations professionnelles et structures culturelles. L’objectif général était de renforcer leurs connaissances sur les concepts clés liés à la sécurité publique, mais aussi de les préparer à produire des contenus qui soutiennent la collaboration entre forces de l’ordre et populations. Enabel et la Police républicaine affirment, à travers cette démarche, leur volonté de consolider un partenariat durable avec les acteurs médiatiques, considérés comme relais stratégiques dans l’orientation des comportements et la prévention des risques.

Quatre communications ont rythmé les travaux. Le commissaire Ambroise Hounwedo a introduit les fondements de la police communautaire, en présentant son historique, sa philosophie et ses principes opérationnels. Jérémie Avadji, adjoint au chef de la cellule de communication de la Police républicaine, est revenu sur la création de l’institution, ses missions et sa relation avec les médias. Romuald Vissoh a exposé les approches préventives face à la désinformation. Enfin, le commissaire Jacques Singbo a abordé le rôle des médias dans la prévention de l’extrémisme violent.

Pour Osée Dossou-Houégbè, chargé du Projet PAOP II à Enabel, l’enjeu principal est de permettre aux acteurs médiatiques et culturels de produire des contenus capables d’accompagner les initiatives sécuritaires. « Nous souhaitons beaucoup plus que les acteurs des médias et les acteurs culturels puissent produire eux-mêmes des émissions, des œuvres artistiques qui soient vraiment responsables et engagées parce qu’ils auraient mieux compris les thématiques que nous sommes en train de développer », a-t-il expliqué.

Au terme de sa communication, le commissaire Ambroise Hounwedo a souligné l’importance de l’implication des journalistes dans la diffusion de l’information sur la police communautaire : « La police communautaire est un concept nouveau que la police républicaine est en train d’expérimenter et qui nécessite l’implication de la communauté et de la police dans la définition des stratégies de sécurité. Alors, il est nécessaire que les professionnels des médias […] soient véritablement très bien imprégnés de ce concept pour faciliter la sensibilisation sur le terrain. » Il a insisté sur la maîtrise des fondements et des piliers du concept, indispensable pour accompagner les réformes engagées.

Les participants ont, de leur côté, partagé leurs acquis et perspectives. Charlotte Batcho estime que cet atelier a permis de clarifier le rôle structurant de la police communautaire : « J’ai retenu que la police communautaire est une forme organisationnelle promouvant la cohésion sociale dans la communauté. J’ai retenu aussi qu’il y a des principes établis pour que cette cohésion puisse marcher. Je pourrais citer le partenariat, la résolution de problèmes, l’implication, l’orientation et la redevabilité. »

Les travaux se sont achevés sur une séance d’échanges, au cours de laquelle formateurs et participants ont identifié des pistes de collaboration pour renforcer la communication entre forces de sécurité et communautés. Les productions médiatiques et initiatives artistiques attendues à la suite de cet atelier devraient contribuer à une meilleure compréhension des enjeux sécuritaires actuels et à une participation plus active des populations à la prévention de l’extrémisme violent

Laisser un commentaire