Dans plusieurs communes de l’Atacora et du Borgou, des femmes membres de coopératives locales participent à des activités agricoles et de transformation alimentaire dans le cadre de l’approche FFBS (Farmers Field and Business School) du projet CASCADE. Mis en œuvre par le consortium CARE Bénin-Togo et GAIN, avec l’appui opérationnel des ONG ERAD et SIAN’SON et la collaboration des autorités locales, ce projet vise à améliorer la disponibilité alimentaire et la diversité nutritionnelle au sein des ménages.
Les initiatives menées portent notamment sur les jardins de case, les potagers communautaires, les champs de maïs fertilisés au compost naturel et la transformation de produits vivriers. Les femmes y cultivent différentes variétés de légumes, céréales et légumineuses, installent leurs pépinières, protègent leurs cultures et adoptent des pratiques agroécologiques. Elles signalent également des contraintes récurrentes, telles que les inondations, la sécheresse ou l’insuffisance d’infrastructures de stockage.
Une partie des récoltes est destinée à la consommation domestique. Selon Adiza Dankoro, membre de la coopérative Suru Tim A de Nikki, l’autoproduction réduit les dépenses alimentaires du ménage : « Je ne demande plus de l’argent à mon mari pour l’achat de produits vivriers. Mon jardin me donne ce qu’il faut. J’utilise donc les produits issus de ma récolte pour faire nos repas. »
Dans d’autres localités, les produits récoltés alimentent des marchés ou servent à des activités de transformation. À Boukombé, la coopérative Maranatha produit une farine enrichie à base d’arachide, de soja, de maïs grillé et de noix de cajou, destinée notamment à l’alimentation des jeunes enfants. Solange N’dah, membre de la coopérative, indique que cette activité a permis une progression du chiffre d’affaires : « Je suis convaincue qu’à la fin de ce cycle, le bénéfice que nous partagerons qui était de 100 000 F CFA l’an dernier pourrait atteindre 400 000 F CFA grâce à la vente de la farine enrichie. »
Les données recueillies sur le terrain montrent par ailleurs une amélioration des rendements agricoles. À Tempégré, dans la commune de Toucoutouna, la présidente de la coopérative Yerinayo, Pauline, affirme être passée de quatre à six sacs de maïs, en passant d’un demi-hectare cultivé à un huitième d’hectare mais en utilisant exclusivement du compost.
Les coopératives contribuent également, dans certaines zones, à l’alimentation scolaire. À Boukombé et Nikki, des femmes remettent une partie de leurs récoltes aux cantines. D’après Awoulatou Adewobi Issifou, présidente d’une Association des mères d’élèves, cette initiative vise à soutenir les enfants dont les familles ont des difficultés à payer la contribution quotidienne de 25 F CFA.
D’autres plantes cultivées sont destinées à un usage médicinal. Certaines coopératives entretiennent des jardins composés de feuilles de neem, citronnelle, basilic africain ou hibiscus blanc, transformés en infusions utilisées pour des besoins de soins courants dans des zones où l’accès aux structures de santé reste limité.
L’ensemble de ces activités s’inscrit dans l’approche FFBS du projet CASCADE, financé par le ministère des Affaires étrangères du Royaume des Pays-Bas. Le programme met l’accent sur l’apprentissage collectif, l’expérimentation agricole en groupe et la gestion des ressources locales pour améliorer la sécurité alimentaire au sein des ménages des communes concernées.


