Le gouvernement est revenu, mercredi 10 décembre à Cotonou, sur la tentative de déstabilisation survenue le 7 décembre. Lors de son point de presse, Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole de l’exécutif, a présenté la chronologie des événements et salué l’action des Forces armées béninoises.
Il a rappelé qu’un groupe de militaires, estimé entre 100 et 200 hommes et dirigé par le colonel Pascal Tigri, a voulu s’en prendre aux institutions et renverser le chef de l’État. « Ce dimanche 7 décembre, un groupuscule de soldats a essayé de déstabiliser notre pays en soumettant ses institutions et en projetant de démettre le président de la République », a-t-il indiqué.
Selon lui, les mutins ont pris d’assaut la télévision nationale dans la matinée, avant que le ministre de l’Intérieur ne puisse se rendre sur les mêmes lieux pour s’exprimer en direct. « Les mêmes agents qui ont été réquisitionnés par les mutins et qui ont pointé leurs armes sur eux, les mêmes agents étaient encore là pour faire l’assistance technique nécessaire à la prise de parole du ministre de l’Intérieur », a précisé le porte-parole.
Wilfried Léandre Houngbédji a souligné que l’armée a rapidement réagi pour contrer l’avancée des mutins vers le domicile du chef de l’État, après leur intervention surprise au domicile de certains officiers. Mis en difficulté en ville, les insurgés se sont repliés dans leur base à Togbin, une zone résidentielle située entre Akogbato, Fidjrossè et Togbin. Les forces loyalistes, appuyées par un dispositif aérien, ont repris le contrôle du site, provoquant la dispersion du groupe.
Le porte-parole a expliqué que la capacité de réaction de l’armée s’inscrit dans un travail mené depuis plusieurs années. « Le gouvernement a travaillé à renforcer la résilience de notre pays, mais aussi de ses institutions, au nombre desquelles l’armée nationale », a-t-il rappelé, mettant en avant les moyens fournis pour maintenir une armée opérationnelle.
Il a également insisté sur les directives données aux forces engagées : éviter toute confrontation directe susceptible d’entraîner des pertes humaines. « Il a été question de ne pas engager les combats, sauf si éventuellement ils osaient déclencher… », a-t-il révélé, expliquant que les troupes étaient orientées vers des interventions ciblées pour limiter tout risque de victimes civiles ou militaires.
Concernant les renforts nigérians annoncés dans le cadre de la coopération sous-régionale, il a précisé qu’ils ne sont arrivés qu’en fin de journée. « Ils étaient venus en renfort dans l’après-midi, alors que la situation était déjà sous contrôle et les mutins retranchés à l’intérieur de la base de Togbin », a-t-il indiqué.
Le gouvernement souligne que l’essentiel des opérations a été mené par les Forces armées béninoises, qui avaient déjà stoppé les différentes offensives avant l’arrivée des appuis extérieurs. Wilfried Léandre Houngbédji a conclu en affirmant que le chef de l’État a suivi l’évolution de la situation aux côtés du haut commandement militaire jusqu’à son dénouement.



