RDC : quand Kagame défie Trump

L’accord de paix signé à Washington le 4 décembre 2025 entre la République démocratique du Congo et le Rwanda devait marquer un tournant dans les relations tendues entre les deux pays. Sous l’égide de Donald Trump, l’objectif affiché était clair : stopper les hostilités, garantir le respect de l’intégrité territoriale et promouvoir la coopération régionale. Pourtant, sur le terrain, la situation reste explosive et montre les limites de la diplomatie internationale face aux dynamiques locales.

Offensive du M23 et prise de contrôle d’Uvira

La signature de l’accord n’a pas ralenti les actions militaires du M23, appuyé par l’armée rwandaise. Début décembre, le groupe a lancé une offensive dans le Sud-Kivu, près de la frontière avec le Burundi. Le 10 décembre, il a pris le contrôle de la ville stratégique d’Uvira, qui compte plusieurs centaines de milliers d’habitants, sécurisant ainsi un passage clé vers le Burundi, allié militaire de Kinshasa. Cette avancée a renforcé la présence du M23 dans la région et intensifié la pression sur les forces loyalistes congolaises.

Les combats se sont poursuivis le 13 décembre sur les plateaux surplombant Fizi et Baraka, où les milices loyalistes locales affrontent la Twirwaneho, alliée du M23. La menace d’une jonction entre ces forces complique la situation sécuritaire et rend incertaine l’application de l’accord signé à Washington.

L’accord de Washington et ses limites sur le terrain

Le 4 décembre 2025, Félix Tshisekedi et Paul Kagame, sous la médiation de Donald Trump, ont officialisé un texte visant à mettre fin aux hostilités dans l’est de la RDC. Le document prévoyait l’arrêt du soutien aux groupes armés étrangers, le respect de l’intégrité territoriale et la promotion d’une coopération régionale renforcée. Cette signature avait été précédée par des mois de négociations et par un accord initial entre les ministres des Affaires étrangères en juin 2025.

Malgré les engagements pris, le M23 a continué ses opérations, et le Rwanda est accusé de ne pas respecter l’accord. Le soutien du Rwanda au M23 et la progression de ses troupes dans le Sud-Kivu montrent que Paul Kagame défie ouvertement les engagements pris. Samedi sur le réseau social X, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a dénoncé une “violation manifeste” et prévenu que Washington interviendrait pour faire respecter le pacte. Cela montre que, même si l’accord constitue un progrès diplomatique, sa mise en œuvre reste fragile et le conflit continue de dominer la situation sur le terrain.

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