Ancien président de la République, figure centrale de la droite française et avocat de formation, Nicolas Sarkozy se retrouve une nouvelle fois au cœur d’une polémique judiciaire. Cette fois, ce n’est pas une nouvelle affaire pénale qui alimente le débat, mais une initiative venue de l’intérieur même de la profession à laquelle il appartient toujours officiellement. D’après 7sur7, un collectif d’avocats demande l’ouverture d’une procédure disciplinaire susceptible de remettre en cause son droit à porter la robe.
La probité des avocats au cœur du débat Sarkozy
Mardi, neuf avocats ont saisi la procureure générale de Paris afin qu’une enquête déontologique soit engagée contre Nicolas Sarkozy. Leur démarche repose sur un principe central de la profession d’avocat : l’exigence de probité et de dignité. Selon eux, les condamnations pénales définitives prononcées contre l’ancien chef de l’État sont incompatibles avec ces exigences et portent atteinte aux fondements mêmes de la profession.
Nicolas Sarkozy est inscrit au barreau de Paris depuis 1981. Pour les membres du collectif, cette ancienneté ne saurait justifier une exception. Ils estiment qu’un avocat condamné définitivement pour corruption et trafic d’influence ne peut continuer à incarner la profession sans fragiliser sa crédibilité. Leur requête vise donc à pousser l’Ordre des avocats à se prononcer sur d’éventuelles sanctions disciplinaires, qui peuvent aller d’un simple avertissement à une radiation définitive.
Plusieurs voix au sein du collectif insistent sur le caractère répété des condamnations. Elles considèrent que l’accumulation de décisions judiciaires défavorables dépasse le cadre d’un simple manquement isolé et pose un problème éthique majeur pour une profession fondée sur la défense du droit et de la justice.
Affaires Bismuth et Bygmalion, les boulets de Sarkozy
Depuis quelques années, Nicolas Sarkozy est confronté à une série de procédures judiciaires qui ont progressivement assombri son image publique. L’ex-président a été impliqué dans plusieurs dossiers emblématiques, dont l’affaire dite Bismuth, liée à des faits de corruption et de trafic d’influence, ainsi que l’affaire Bygmalion, portant sur le financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. Ces affaires ont donné lieu à des condamnations devenues définitives, marquant un tournant inédit pour un ex-chef de l’État français. Pour les membres du collectif à l’origine de la saisine, les règles déontologiques ne peuvent être dissociées du comportement personnel, surtout lorsque celui-ci a été sanctionné par la justice pénale. L’Ordre des avocats de Paris devra examiner la demande et décider s’il y a lieu d’engager une procédure disciplinaire.
